Nouvelle flambée de violences en Centrafrique à l’aube des élections générales

Publié le 24 décembre 2020
Bangui

Après signature, en février 2019, d’un accord de paix entre les 14 groupes armés et le gouvernement en conflit incessant depuis des années, de nouvelles attaques rebelles secouent la Centrafrique à quelques jours de ses élections générales. 

Dès 2014, la communauté internationale constituée d’ONG, du FMI, de la Banque Mondiale et des Nations Unies, s’est penchée sur le cas de la Centrafrique, à la recherche de solutions pour résoudre les multiples conflits touchant le pays depuis désormais plusieurs décennies.

Après coups d’états, crimes de masse, rébellions multiples et groupuscules armés fleurissant au gré des mouvements sociopolitiques, l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016 et l’élection de Faustin-Archange Touadéra comme Président de la République centrafricaine a permis, peu à peu, et avec l’aide de la communauté internationale, d’apaiser les tensions enflammant le pays en aboutissant en 2019 à un accord de paix. 

Elections présidentielles en vue

Néanmoins, le 15 décembre, six groupes armés ont publié un document stipulant que cet accord était un “échec”. Deux jours plus tard, ils annoncaient se regrouper sous la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) et marchaient sur Bangui, la capitale du pays.

La CPC contrôle aujourd’hui deux tiers de la Centrafrique, notamment dans l’ouest. Ses offensives ont déclenché des réactions de la communauté internationale et des mercenaires russes, des soldats rwandais et les Casques bleus de la mission Minusca de l’ONU se sont joints aux côtés du gouvernement dans sa tentative de repousser les rebelles. Après plusieurs affrontements, le porte-parole de la mission Minusca a annoncé dimanche que la situation paraissait “sous contrôle”.

François Bozizé, ancien chef d’État après un coup d’État en 2003, est accusé par le gouvernement et la communauté internationale d’orchestrer cette rébellion car sa candidature à la présidentielle a été rejetée par la Cour constitutionnelle en raison d’un mandat d’arrêt international pesant sur lui. Au vu de la situation sécuritaire du pays, les élections pourraient être reportées afin que de meilleures conditions soient réunies pour élire le prochain chef de l’État centrafricain.