L’Europe veut renforcer sa flotte de satellites

Publié le 18 décembre 2020
Satellite

Dans un contexte de relance de la course à l’espace, et avec l’arrivée d’acteurs privés dans le secteur comme SpaceX et Amazon, l’Union Européenne souhaite également donner un coup d’accélérateur à son programme spatial avec l’annonce du lancement d’une nouvelle flotte de satellites de télécommunication.

Les dirigeants européens ont pris conscience des enjeux de souveraineté que représente le secteur spatial, notamment en matière de télécommunications et de gestion de données, d’où le lancement d’un vaste plan de plusieurs milliards d’euros entre les acteurs publics et les industriels privés européens.

Une question de souveraineté

Depuis les premiers jours de la conquête spatiale, l’Europe a toujours eu le souhait de se maintenir au niveau des grandes puissances que sont les Etats Unis, la Russie et aujourd’hui la Chine.  A mesure que les télécommunications occupent une place de plus en plus prégnante dans tous les domaines (économiques, militaires, médical), le besoin de disposer d’infrastructures spatiales de pointe s’exprime clairement. La montée en puissance d’acteurs privés comme Amazon ou SpaceX pose en outre la question de la souveraineté dans un domaine jusque lors réservé aux Etats.

Dans un souci d’avoir la maitrise dans ce domaine, la Commission Européenne a ainsi annoncé vouloir compléter ses deux infrastructures satellitaires existantes (Galileo et Copernicus) avec l’arrivée d’une troisième constellation de satellites destinée aux communications gouvernementales sécurisées et à la couverture internet dans les zones difficiles d’accès.

Un projet de plusieurs milliards alliant public et privé

Considérant la gestion des données comme un enjeu stratégique majeur des années à venir, le commissaire européen Thierry Breton souhaite développer « un Cloud 100% souverain » avec un coût estimé de 2 milliards d’euros sur 7 ans pour la Commission, 2 milliards pour le plan de relance et 2 milliards pour les industriels privés. Ce chiffre reste cependant une estimation et le projet est encore à l’étude. A la mi-novembre, les acteurs européens de l’aérospatiale, qu’ils soient constructeurs (Airbus, Thales Alenia Space, OHB) ou exploitants (Eutelsat, Hispasat, Elasat, SES) ont annoncé qu’ils étaient disposés à travailler de concert pour mener à bien ce projet. Pour aboutir, ce plan poussé notamment par la France devra être approuvé par le Parlement Européen. L’Allemagne, elle, ne s’est toujours pas prononcée sur la question.