Après avoir déjà constitué une partie de l’équipe qui composera son gouvernement, Joe Biden devait encore désigner la personne qui recevrait la responsabilité du ministère de la Défense. Le choix du Président élu s’est porté vers Lloyd Austin, un général de l’armée de terre peu connu du grand public. 30 ans après la nomination de Colin Powell au poste de chef d’état major des armées, pour la première fois un homme issue de la minorité afro-américaine aura sous son commandement la première armée du monde, à la tête du Pentagone.
La longue expérience de Lloyd Austin au sein de l’armée américaine fait de lui un candidat crédible pour diriger le Pentagone. Toutefois, sa nomination doit encore être confirmée par le Sénat à majorité républicaine.
Une première historique pour le Pentagone
C’était l’un des engagements de Joe Biden, après avoir mis en avant la place des femmes dans son gouvernement, le Président souhaitait assurer la représentativité de profils issus de minorités comme Lloyd Austin. Diplômé de la prestigieuse académie militaire de West Point, ce natif de l’Alabama élevé en Géorgie est un homme connu pour son sang froid et son expérience des crises.
Fort de quarante années d’expérience au sein du Pentagone, ce général quatre étoiles (plus haut grade de l’armée américaine) a notamment participé à l’invasion de l’Irak et de l’Afghanistan au début des années 2000 avant d’être en charge sous l’administration Obama de procéder au repli progressif des troupes américaines dans la région. La consécration de son travail est intervenue en 2013 lorsqu’il a été placé à la tête du commandement central par le Président Obama, faisant de lui le premier afro-américain à accéder à cette prestigieuse fonction dans une armée qui compte pourtant 43% de soldats issus des minorités.
Une nomination en attente de l’approbation du Sénat
Dans un pays marqué par les tensions raciales et secoué par la crise du Covid19, la Maison Blanche aura besoin d’un homme compétent, notamment pour gérer la logistique de la distribution du vaccin dans les prochains mois. Bien que sa candidature à la tête du Pentagone soit soutenu par les Démocrates et les différentes associations de promotion des minorités comme NAACP ou le mouvement Black Lives Matter, sa nomination devra obtenir la validation du Sénat à majorité républicaine.
Ces derniers lui reprochent certains revers qu’il a pu rencontrer au cours de sa carrière, notamment dans la gestion de la crise en Irak et en Afghanistan, cible des critiques à l’époque, mais également l’échec de la formation de rebelles Syriens modérés dans la lutte contre l’Etat Islamique. Toutefois, « s’il n’a pas fait mieux, il n’a pas non plus fait moins bien que ces prédécesseurs », assure André Rakoto spécialiste des questions de défense et de sécurité aux États-Unis. Ce dernier ajoute même que le profil de Lloyd Austin par ses qualités humaines et professionnelles, n’a actuellement pas d’équivalent.
