Deux jours après l’autorisation donnée par Donald Trump pour procéder à une transition pacifique entre les administrations républicaine et démocrate, Joe Biden vient de donner des précisions sur l’équipe qui constituera son futur gouvernement, avec la nomination d’Antony Blinken au poste de Secrétaire d’Etat. En opposition totale avec les nominations atypiques de son prédécesseur, Joe Biden récompense une nouvelle fois, après Ron Klain, la fidélité d’une relation de longue date en lui confiant la tête de la diplomatie américaine.
Antony Blinken, politicien expérimenté de 58 ans, s’apprête à occuper un poste clé pour le mandat de Biden, où il aura pour mission de rebâtir des relations parfois éprouvées par la présidence Trump.
Le choix de l’expérience
Tranchant vigoureusement avec les profils qui ont constitué l’administration Trump, Biden continue son projet de rassemblement en nommant un profil consensuel à la tête de la diplomatie américaine. Antony Blinken, diplômé de Harvard et francophile ayant passé une grande partie de son enfance à Paris, a notamment exercé sous l’administration Clinton au National Security Council. Pour l’épauler dans la conduite de la diplomatie américaine, Jake Sullivan, autre homme de confiance de Biden, se verra confier le poste de conseiller national à la sécurité tandis que Linda Thomas-Greenfield , diplomate expérimentée, occupera le poste d’ambassadeur aux Nations Unies.
Une politique étrangère de reconstruction des alliances
Après quatre années de chamboulement sur le plan diplomatique avec une remise en cause de certaines alliances de longues dates, l’administration Biden aura comme objectif d’apaiser les tensions et de renouer le dialogue, en particulier avec l’Europe. Antony Blinken, souvent considéré comme « lisse » et « agréable » par ceux qui le connaissent, semble être l’homme idéal pour mener à bien cette mission. Malgré ce probable retour à des relations plus cordiales, on ne peut cependant pas parler de retour à la normale dans ce qu’étaient les relations diplomatiques américaines avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. Ce dernier a bel et bien amorcé un certain retour à la tradition isolationniste et protectionniste des Etats Unis, comme l’illustre l’actuelle guerre commerciale avec la Chine, et l’administration Biden a déjà indiqué qu’elle espérait elle aussi que les alliés des Etats-Unis investiraient davantage dans leur sécurité et leur défense en particulier.