Presque deux ans après l’arrêt total des vols du modèle 737 Max de Boeing et les tragiques accidents ayant entrainé la mort de 346 personnes, l’appareil a reçu l’aval de l’Administration Fédérale de l’Aviation pour voler de nouveau. Après plus de 20 mois de vérifications drastiques de chaque appareil et plus de 60 000 heures d’enquête et de tests, l’avion américain est aujourd’hui théoriquement le plus sûr du monde.
Au cours de ces 20 mois d’enquête, c’est une véritable opération « table rase » que l’avionneur américain a mené pour tenter de laver de tous soupçons ses appareils, dont les failles de sécurité avaient causé plusieurs accidents, entraînant la mort de 346 personnes au cours des années 2018 et 2019. Cet arrêt forcé a causé de sérieuses pertes pour l’entreprise avec le licenciement de 30 000 personnes, 18,4 milliards de dollars de pertes (dont 8 d’indemnisation pour les compagnies aériennes) et 25% de chute de chiffre d’affaires. Il n’est pas certain que l’entreprise américaine aurait pu encaisser un tel choc si celle-ci n’avait connu pareille prospérité à la veille des accidents avec un résultat net de 10,5 milliards de dollars en 2018.
Avec cette autorisation de voler à nouveau l’avionneur va tenter de relever la tête dans une période pourtant peu propice aux voyages en avion. Sur les 715 avions en stocks, 385 ont déjà été vendus à une soixantaine de compagnies aériennes dans le monde. Boeing espère livrer la moitié de ses appareils d’ici 2021 et le reste en 2022.
Enfin, malgré de nombreuses annulations de commandes sur les deux dernières années (1002 appareils), l’entreprise basée à Seattle peut toujours s’appuyer sur plus de 3500 commandes du modèle MAX selon les derniers chiffres. Les perspectives d’un adoucissement des tensions commerciales avec l’UE – et son principal concurrent Airbus – dans les prochains mois dans la foulée du changement de leadership à Washington constitue une autre évolution importante qui devrait avoir des conséquences importantes pour l’avionneur américain.