Le dimanche 15 novembre avait lieu le premier tour des élections municipales brésiliennes. Ce scrutin, qui peut être analysé comme de véritables élections de mi-mandat dans les quatre années de présidence de Jair Bolsonaro, a permis de donner un éclairage sur la perception du bilan du Président par un peuple durement touché par la crise sanitaire.
Cette élection, marquée par un fort taux d’abstention, portera assurément la marque du Covid, au même titre que l’élection américaine. Alors que le parti présidentiel pouvait compter sur une solide base de fidèles avant la pandémie, le mépris du Président Bolsonaro pour la situation sanitaire et la puissance locale des nombreux partis centristes ou de droite modérée du pays a largement rebattu les cartes.
Revers pour les candidats du parti présidentiel
Pour la première fois depuis l’élection du Président d’extrême droite Jair Bolsonaro, le peuple brésilien était appelé à se prononcer aux urnes. Dimanche dernier, les 148 millions d’électeurs se sont exprimé pour élire leurs 5 569 maires. D’après les derniers résultats, la tendance qui se dégage clairement de ce premier tour est une déception pour les candidats du parti présidentiel y compris dans leurs bastions comme c’est le cas à Rio de Janeiro où le maire sortant Marcelo Crivella, ancien pasteur néo-pentecôtiste soutenu personnellement par Jair Bolsonaro, s’est qualifié pour le second tour en ne récoltant que 22% des voix. Le candidat présidentiel à la mairie de Sao Paulo a quant à lui était recalé dès le premier tour en ne recueillant que 10% des suffrages.
Retour en force des partis traditionnels et percée de l’extrême gauche à Sao Paulo
Parmi les partis qui tirent leur épingle du jeu, on trouve le parti des Travailleurs de l’ancien Président Lula qui réalise une performance honorable après avoir essuyé la pire défaite électorale de son histoire en 2016. L’extrême gauche a également réalisé une percée importante à Sao Paulo portée par son candidat Guilherme Boulos qui affrontera le maire sortant Bruno Covas.
Cependant ce sont bien les partis de la droite traditionnelle – « Républicains », « Progressistes », « Démocrates », « Parti Social-Démocrate », « Parti Libéral », « Parti Social-Démocrate Brésilien », « Mouvement Démocratique Brésilien » etc. – qui semblent s’imposer en grands vainqueurs de cette élection avec la prise de plusieurs grandes villes (Belo Horizonte, Curitiba, Salvador) dès le premier tour.
