« À l’heure de la crise, améliorer les marges et l’organisation, vite et en profondeur ! » – Rénald Béjaoui

Publié le 10 novembre 2020

Alvarez & Marsal, connu pour son expertise historique dans le domaine du retournement d’entreprises, s’impose depuis plusieurs années comme un leader de l’accompagnement des entreprises dans l’amélioration de leurs performances opérationnelles, aussi bien pour les Private Equity que pour les Corporates. Alors que les challenges liés à la COVID-19 continuent à ébranler les économies et forcent les acteurs privés, des grands groupes jusqu’aux plus petites structures, à trouver une nouvelle agilité, Choiseul Magazine s’est entretenu avec Rénald Béjaoui, Managing Director d’Alvarez & Marsal. Il nous livre ses opinions d’opérationnel sur les conséquences des challenges actuels

  • Alvarez & Marsal, connu pour son expertise historique dans le domaine du retournement d’entreprises, s’impose depuis plusieurs années comme un leader de l’accompagnement – au sens large – des entreprises. Pouvez-vous revenir sur vos différents piliers d’activité ?

Alvarez & Marsal est en effet reconnu pour son ADN retournement et restructuration d’entreprise, mais nous gagnons en notoriété sur deux autres piliers désormais tout aussi essentiels que sont les services au Private Equity et la transformation opérationnelle des grands corporate. Notre chiffre d’affaire se répartit désormais équitablement entre ces trois domaines. L’approche très opérationnelle, qui est vraiment la marque de fabrique d’Alvarez & Marsal, se retrouve dans l’ensemble de ces activités.

Alvarez & Marsal a naturellement élargi son portefeuille de services en partant du constat que les outils employés dans le domaine du retournement portaient aussi bien leurs fruits pour des groupes du CAC 40 que des entreprises détenues par des fonds.

  • Quelle est l’approche du conseil d’Alvarez & Marsal ?

Notre approche, héritée de notre expertise historique, est résolument opérationnelle. Notre volonté, pour parler simplement, est de rapidement « mettre les mains dans le cambouis » pour permettre d’améliorer concrètement la performance financière des entreprises. C’est ce que nous faisons en accompagnant des grands groupes comme Accor ou BPCE mais aussi des fonds dans le cadre de leurs participations.

Nous ne souhaitons pas nous limiter à l’identification des marges d’amélioration a priori. Notre raison d’être, c’est de mettre en œuvre a posteriori, sur le terrain, en collaboration étroite avec les équipes de management, les leviers de création de valeur que nous avons identifiés.

Nous avons aussi la volonté de ne pas être dans une approche trop consensuelle : nous prenons toujours en compte les priorités stratégiques de nos clients dans nos recommandations mais nos analyses sont factuelles, sans complaisance et effectuées en toute indépendance et objectivité. Libres de tout conflit d’intérêt, nous pouvons être plus francs, plus directs avec nos clients. Cette capacité de « leadership » est aussi une de nos forces.

  • Alvarez & Marsal connaît une forte expansion en Europe et notamment en France, où les embauches ont été multipliées par sept en moins de quatre ans. Quelles sont vos ambitions de développement ?

Nous sommes en effet passés de 15 personnes à Paris en 2017 à 110 aujourd’hui. Notre principale ambition est de faire de notre modèle unique associant expertises financières, opérationnelles et sectorielles, un modèle incontournable, générateur de performance pour les entreprises et auquel elles peuvent, et même doivent, faire appel bien plus tôt qu’on ne le pense.

Alvarez & Marsal n’intervient pas, et heureusement, que sur des cas extrêmes, quand il est trop tard. Notre volonté est d’être aux côtés des entreprises bien avant les étapes plus difficiles.

Nous savons travailler dans une logique plus traditionnelle d’amélioration de la performance opérationnelle en nous servant de notre expérience de praticiens des sujets plus critiques. C’est ce qui explique le caractère ambitieux et performant de nos plans de transformation.

  • Quels sont vos objectifs de développement côté services au Private Equity à Paris ?

Avec mon associé Renaud Fuchs et nos équipes, sur le secteur du capital-investissement, nous sommes capables d’être aux côtés des fonds aussi bien en « pré-deal » qu’en « post-deal ».

En « pré-deal », nous voulons continuer d’être un acteur incontournable des due diligences. A Paris, elles sont désormais totalement intégrées et pluridisciplinaires. Nos clients disposent d’un seul point d’entrée pour la réalisation de leurs due-diligences opérationnelles, financières, fiscales et IT. Les fonds anglo-saxons ont, depuis quelques années déjà, intégré avec succès l’ »Ops DD » à leurs travaux de diligence – cela s’accélère désormais également avec nos interlocuteurs français.

En « post-deal », nous voulons accompagner toujours plus de fonds et de managements d’entreprises en portefeuille pour concrétiser la feuille de route d’amélioration de la performance et de l’Ebitda que nous co-construisons avec l’équipe d’investissement dans le cadre de l’ »Ops DD ». Nous avons les moyens de le faire grâce à une profondeur d’expertises à la fois sectorielles et fonctionnelles qui est aujourd’hui assez unique sur le marché français.

  • La crise de la Covid-19 est venue déstabiliser l’économie avec une force sans précédent. Que constatez-vous sur le terrain ? Quel type d’accompagnement mettez-vous en place pour aider les entreprises ?

L’impact de la pandémie, qui n’est pas terminée, continue évidemment de se faire sentir sur l’activité. Côté restructuring, les plus touchés sont les secteurs déjà fragilisés avant la pandémie comme la distribution – confrontée à des changements structurels majeurs que la digitalisation a accélérés –, et ceux qui vivent le ralentissement de notre économie de plein fouet comme l’aéronautique, le tourisme, l’hôtellerie ou les loisirs. Notre but est d’abord de permettre aux entreprises de répondre au choc puis d’engager des plans durables d’amélioration de la performance.

Côté Private Equity, si certains des sujets que nous regardions ont été mis « sur pause » au printemps, l’activité est repartie de plus belle depuis la rentrée. Nous sommes dans une situation semblable à celle d’avant-Covid-19. Pour certaines sociétés en portefeuille toutefois, la situation reste chahutée, en particulier sur certains des secteurs que je viens de citer. Nous les accompagnons donc aussi dans leurs plans.

  • À quoi vous attendez-vous dans les mois à venir en France ?

Aujourd’hui, avec l’annonce d’un nouveau confinement, il est vraiment difficile de se projeter précisément. Ce qui est sûr, c’est que beaucoup de sociétés vivent sous respiration artificielle grâce aux aides d’État, en France et ailleurs dans le monde. Ces leviers essentiels ne seront pas éternels ; il faut donc s’attendre à une année 2021 compliquée pour les acteurs directement touchés par la pandémie d’autant que les trésoreries ont continué de se tarir ces derniers mois.

Une chose est assez certaine cependant : ceux qui regardaient le fait de devoir se transformer de façon timide voient désormais clairement la nécessité d’améliorer leurs marges ou leur organisation, vite et en profondeur. Et avec les équipes d’Alvarez & Marsal, nous serons là pour les accompagner.