Les grands distributeurs se sont vu retirer par le gouvernement le droit de vendre des produits textiles ou encore des jouets en soutien aux petits commerces à l’approche des fêtes de fin d’année. Si l’on pensait que les poids lourds du e-commerce parviendraient à tirer leur épingle du jeu cette fois-ci encore, le gouvernement compte toutefois bien leur fixer des limites.
Le e-commerce en mars-avril derniers
C’est avec un bilan mitigé que les grands noms du e-commerce sont sortis du premier confinement. Si l’on prend l’exemple d’Amazon, il n’y a aucun doute sur la lucrativité de la période durant laquelle le groupe est parvenu à s’adapter à une demande transfigurée (augmentation de 160% de ses capacités de livraison pour la vente de produits d’épicerie). La hausse des ventes en volume a tiré vers le haut les résultats trimestriels du mastodonte dont l’embonpoint économique n’est que le reflet de l’importance que revêtent les services numériques, en particulier avec l’avènement du télétravail.
L’entreprise n’en est pas pour autant sortie indemne et n’a pas été épargnée par les polémiques ! On lui a notamment reproché de ne pas garantir la sécurité de ses employés face aux risques de contamination et de leur imposer un rythme de travail trop exigeant. La justice a donc imposé au géant un ralentissement de son activité et la fermeture temporaire de certains entrepôts.
Au regard de ce premier confinement plus que profitable pour les enseignes du e-commerce qui a pu nourrir un ressentiment grandissant à leur encontre, le gouvernement semble vouloir aujourd’hui ralentir la cadence de ces dernières dans un souci d’équité…
Quel devenir pour le e-commerce en ce second confinement ?
Le gouvernement fait un pari risqué en empêchant la vente de produits « non essentiels » en physique tout en appelant les ménages à ne pas se lancer à corps perdus sur les plateformes numériques. Plusieurs personnalités ont d’ailleurs fait entendre leur mécontentement à l’image de Jacques Creyssel, délégué général de la fédération de la grande distribution, qui accuse le gouvernement de leur laisser le champ libre, d’autant plus qu’il a très récemment été critiqué par l’ONG Les Amis de la Terre pour avoir donné son feu vert au méga-entrepôt d’Amazon à Ensiheim. Pour calmer le jeu, Bruno Le Maire a explicitement déconseillé les commandes sur Amazon vendredi dernier et a rappelé qu’il relève de la responsabilité de chacun de s’orienter vers les commerces de proximité. Le Secrétaire d’Etat chargé du numérique Cédric O a quant à lui estimé sur Twitter qu’Amazon ne fait d’ombre de manière excessive aux entreprises françaises lorsqu’il s’agit d’achats en ligne.
Le gouvernement a par ailleurs mis à disposition un guide qui leur est destiné et devrait éviter qu’ils se retrouvent sur le carreau. Un appel a également été lancé auprès des acteurs du numérique pour que leur soient proposés des tarifs préférentiels dans un élan solidaire pour une reprise collective.