Si la consommation mondiale a été freinée par la crise de la Covid-19, le secteur du luxe bénéficie, quant à lui, de l’engouement des clients asiatiques pour reprendre de la vigueur. Le secteur, porté par les deux géants français LVMH et Hermès, affiche au troisième trimestre des résultats encourageants, même si les ventes ont légèrement fléchi sur l’ensemble des neuf premiers mois par rapport à l’année précédente.
Alors que la pandémie accable de nombreux secteurs d’activité, les géants du luxe français s’en sortent mieux que prévu avec une augmentation de leurs ventes, portées par la consommation chinoise en particulier. Au troisième trimestre, les ventes d’Hermès ont permis de générer un montant total d’1,8 milliard d’euros, contre 982 millions au second, soit une hausse de 83%. LVMH fait mieux que son concurrent sur le plan financier et passe de 7,7 milliards d’euros au second trimestre, à 11,9 milliards au troisième.
Des investissements tournés vers le luxe
L’engouement de la consommation asiatique (hors Japon) a permis au groupe Hermès d’enregistrer une hausse de ses ventes de 25,2% en données publiées. Avec une telle performance, le groupe a manifestement su tirer profit du regain d’intérêt des populations les plus aisées en Chine continentale, en Corée, en Australie et en Thaïlande, qui ont dirigé leurs économies vers les dépenses de luxe. Quant à LVMH, le groupe de Bernard Arnault s’en sort également haut la main avec une progression de 13% de la croissance organique au troisième trimestre grâce au continent, qui représente 34% de ses revenus.
Paradoxalement, la pandémie a permis au groupe de dégager des revenus colossaux. En période difficile, les consommateurs se sont tournés vers d’autres relais pour se faire plaisir et investir dans le luxe, accessible depuis chez eux. La vente en ligne a très largement contribué à l’évolution exponentielle des deux mastodontes.
Quelles perspectives ?
Suite à l’annonce de ses résultats, LVMH a fait un bond de 7,34% en Bourse, tandis que Hermès fait partie des rares valeurs à ne pas avoir plongé dans le rouge. Le groupe affiche d’ailleurs la meilleure performance du CAC 40 depuis le 1er janvier avec une augmentation de plus de 23%.
Même si ces résultats ont été félicités par les investisseurs, combien de temps va durer l’embellie ? Avec la recrudescence du virus et les stigmates économiques qui en découlent, l’avenir et la prospérité des deux groupes ne sont pas écrits à l’avance. Ces derniers restent prudents et se gardent donc de tout élan victorieux. Mais à l’approche des fêtes de fin d’année, les deux géants pourraient encore poursuivre leur ascension, avant le réveil des économies européennes et nord-américaines dans les prochains mois, comme on peut l’espérer.