Alors que les crises s’enchaînent, une gouvernance efficace doit aider l’entreprise à bâtir et mettre en œuvre la bonne stratégie… Et, entre figures libres et figures imposées, permettre aux dirigeants et mandataires sociaux de décider vite et bien.
Composition : des progrès dans la diversité des conseils
Les entreprises en difficultés pêchent souvent par un défaut de gouvernance. Pourtant nous observons un progrès clair, mesurable depuis la Loi Copé Zimmermann. En effet les conseils se sont diversifiés, notamment grâce à la féminisation et à la présence d’indépendants. En 2023, 46,4 % de femmes siègent aujourd’hui aux conseils d’administration des sociétés du CAC 40 et 46,3 % au sein du SBF 120, selon une étude de l’Institut français des administrateurs (IFA). La dissociation des rôles, même si elle est débattue, contribue aussi à cette évolution.
La performance financière ne suffit plus à mesurer le succès, le potentiel d’un groupe ou le risque d’un titre si l’entreprise est cotée. Le critère de gouvernance est clairement étudié par les investisseurs, il est de plus en plus objectivé et mesuré.
Comment une gouvernance peut-elle intégrer les changements du monde ?
En France, la génération actuelle de dirigeants avec l’impulsion de la « soft et hard law » s’adapte, enrichit les agendas des boards des sujets clés tels que la RSE et le climat, encourage l’évaluation du conseil et l’inscrit dans une logique de progrès. Elle patiente aussi. Mais cette génération semble toujours amenée à gérer les réalisations de grands bâtisseurs de la génération précédente plutôt qu’à s’inventer un nouveau futur, ce qui a un impact sur le rapport au risque et à la créativité, il s’agit souvent de gérer le combien ça coûte plutôt que le combien cela peut rapporter. C’est un peu caricatural à dessein, mais nous entendons quotidiennement des jeunes talents exprimer le besoin de leaders « inspirationnels », visionnaires, capables de faire bouger les lignes.
Faire d’une contrainte un atout mais l’évolution du monde risque d’alourdir les enjeux
Ces dernières années, nous avons observé les efforts visant à faire d’une obligation juridique un atout pour la performance. Mais sommes-nous seulement dans une phase de progrès qui n’aura été que ponctuelle un peu lente mais vertueuse ? Avec la multiplication des crises et la judiciarisation du monde des affaires, le board sera probablement incriminé quand une entreprise sera en difficulté. Il l‘est déjà quand inaction (climat) ou agissements critiquables ou délictueux mais les cas sont encore assez rares aujourd’hui.
Administrateurs et conseiller c’est à vous de jouer ! Que vous soyez représentant d’un actionnaire ou indépendant, votre mission vous oblige et votre engagement dans un temps long est un gage de succès et de sécurité pour l’entreprise. Siéger dans un board n’est ni une récompense, ni une question de statut. Vous participez à un collectif « encordé » qui doit vous permettre de vous exprimer, vous positionner et ce, en toute loyauté pour l’intérêt social et le succès de l’entreprise.
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