La transition hydrique passera par l’IA

Publié le 19 avril 2024

Associer deux univers aussi éloignés que celui de la gestion de l’eau et celui de l’intelligence artificielle (IA) pourrait paraître incongru à première vue. Et pourtant !

À une époque où la raréfaction de la ressource à l’avenir ne fait plus de doute pour personne, le développement des recherches en IA permettent d’envisager un futur où chaque goutte d’eau prélevée sera une goutte d’eau utile.

Réguler automatiquement la distribution de l’eau

Aujourd’hui, en France, le volume d’eau potable perdu à cause des fuites sur les canalisations représente près de 20 % du total. C’est plus que la consommation de tous les Pays-Bas ! Or, grâce au déploiement de l’IA sur les réseaux d’eau, nous avons maintenant la possibilité de traquer les canalisations défaillantes. Dans une ville comme Agen, une réduction de 30 % des fuites permet d’économiser une consommation équivalente au tiers de la population. Imaginez alors les quantités d’eau que la puissance de calcul des IA nous permettra de préserver dans quelques années à l’échelle du pays.

D’autant plus que le spectre des potentialités ouvertes par l’IA ne s’arrête pas là. À ce stade, nous sommes déjà capables de cartographier en temps réel l’état de nos ressources en eau et de prédire les situations de stress hydrique grâce aux technologies. Demain, nous aurons des systèmes de pilotage intelligents en mesure d’utiliser ces informations pour réguler automatiquement la distribution de l’eau potable sur des territoires entiers.

Une révolution numérique

Dans les villes de demain, la gestion efficiente de l’eau constituera un pilier essentiel de la lutte contre le changement climatique. L’IA permettra par exemple de mieux piloter les étapes du traitement de nos stations d’épurations réduisant ainsi l’émission de carbone de nos usines énergivores. L’utilisation de l’IA pour affiner les techniques d’irrigation dans les espaces verts contribuera à diminuer la consommation d’eau en fournissant précisément la quantité nécessaire, évitant ainsi les gaspillages.

Autrement dit : la transition hydrique sera une révolution numérique ou ne sera pas. Contrairement à l’eau, la data est une ressource inépuisable qui, si elle est pleinement exploitée, nous permettra à la fois de réduire notre empreinte hydrique – et donc de prélever moins d’eau – et d’optimiser au maximum l’utilisation de la ressource en aval.

À la condition, toutefois, que les data centers sur lesquels tournent nos IA consomment moins d’eau à l’avenir. Alors seulement, les avancées exponentielles de l’IA nous permettront de construire un futur durable pour l’eau. Le défi est immense, à nous, décideurs, innovateurs et citoyens de le relever !