La finance respectueuse des limites planétaires

Publié le 17 avril 2024

Au cours des 12 000 dernières années, notre planète a offert des conditions idéales à notre développement, avec un climat stable, de l’eau en abondance, de l’air pur, une biodiversité riche et une couche d’ozone protectrice. L’avènement des combustibles fossiles a cependant changé la donne, entraînant une exploitation intensive des ressources naturelles et une augmentation drastique de la production de biens matériels.

Bien que la révolution industrielle ait considérablement amélioré notre qualité de vie, nous avons rompu notre lien avec la nature, l’humain devenant ainsi la principale force de changement sur Terre, dépassant même les forces géophysiques.

Aujourd’hui, la crise climatique nous confronte à des températures extrêmes, des pénuries d’eau et des catastrophes naturelles dévastatrices. Les scientifiques nous avertissent que le réchauffement climatique est en grande partie dû à l’activité humaine et devrait atteindre 1,5°C d’ici le début des années 2030. Malgré cela, nous continuons à espérer des solutions miraculeuses.

Pourtant, c’est notre économie qui peut jouer un rôle crucial dans la résolution de cette crise. La décarbonation de notre économie est essentielle pour ralentir le réchauffement climatique. Si s’éloigner d’une économie de marché à court terme n’est pas réaliste, nous devons pourtant nous assurer qu’elle reste ancrée dans la réalité et au service de la transition écologique.

La voie vers la neutralité carbone repose sur la réduction de notre empreinte carbone existante, notamment par l’isolation des bâtiments, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la promotion des véhicules électriques et le développement des énergies renouvelables. La décarbonation et l’adaptation de notre économie peuvent devenir les principaux moteurs de croissance structurelle de la prochaine décennie, avec un potentiel de création de millions d’emplois.

Il est temps d’agir : diviser nos émissions de moitié en moins de 3 000 jours est un objectif précis et urgent. La transition vers une économie à faible émission de carbone est en marche, comme en témoigne l’investissement de 1,8 trillion de dollars réalisé en 2023, soit le double de celui de 2018, et surpassant également de deux fois les investissements effectués en 2023 dans les énergies fossiles. Cependant, une accélération est nécessaire pour être conforme à l’Accord de Paris, qui requiert des investissements annuels de l’ordre de 4 à 6 trillions de dollars.

Chaque acteur économique doit assumer sa part de responsabilité, que ce soit en réduisant activement les émissions ou en dirigeant les capitaux nécessaires vers la transition vers une économie décarbonée.

Les défis sont immenses, mais pas insurmontables. En reconnaissant notre interdépendance avec la biosphère, nous pouvons forger un nouveau chemin vers un avenir plus stable et harmonieux pour toute vie sur Terre.