L’art de la performance

Publié le 16 mars 2024

Mon dernier ouvrage, L’art de la performance, rend compte de pratiques d’excellence issues de six univers inspirants : les forces spéciales militaires, les sportifs de haut niveau, les musiciens, les explorateurs, les grands chefs et les médias.

Un des enseignements principaux est que le résultat n’est qu’une facette de la performance. « On peut avoir gagné un match et avoir mal joué ou perdu un match et avoir bien joué. » Par exemple, pour les alpinistes, la performance tient souvent moins à l’atteinte d’un sommet qu’à la façon dont le groupe a cheminé dans l’ascension et dans ce qu’en ont appris les membres de la cordée. De même, dans les Forces spéciales, chaque mission, aboutie ou non, donne lieu à un retour d’expérience et à un apprentissage soigné dans le but d’être utile aux missions futures et de générer de l’amélioration continue. La performance ne consiste pas à réussir ou gagner une fois, mais à créer des processus qui génèrent une capacité à répéter des résultats positifs dans le temps.

En quoi la performance est-elle un art ?

Comme en cuisine, la performance est basée sur des ingrédients qu’il s’agit d’associer pour créer une recette toujours unique, adaptée à des contextes toujours singuliers. Elle est surtout le résultat d’une alchimie entre des ingrédients qui créent des conditions propices, sous la conduite du « tour de main » d’un manager/dirigeant.

Et si l’élégance faisait partie de la performance ?

L’élégance n’est-elle pas ce qui fait la différence entre un joueur comme Federer et les autres ? N’y a-t-il pas une véritable dimension artistique dans le dressage d’un plat gastronomique, d’un beau geste sportif ou même dans le déploiement en complète symbiose d’une troupe de commandos Forces spéciales ? Réintroduire la dimension artistique de la performance dans toute activité est une invitation pour les entreprises à questionner l’art du travail bien fait, l’esthétique du beau geste, l’élégance de relations interpersonnelles authentiques et respectueuses et, au global, une dimension qualitative de la performance.

La performance ne se limite pas aux champions ou aux virtuoses…

« L’excellence est une habitude que l’on n’atteint que par l’exercice constant », pensait Aristote. Nous devenons ce que nous sommes. Si devenir meilleur est une répétition, un travail quotidien et une recherche continue, alors l’excellence est à la portée de tous. J’ai été frappé par le constat que les personnes que j’ai rencontrées sont des gens ordinaires qui ont réussi des choses extraordinaires. Et même si l’on n’est pas tous champions du monde (ce qui nous ramène au résultat), on peut tous être le champion de sa vie, et donc être performant. « Être meilleur ne s’arrête jamais et concerne tout le monde ».

Pour aller plus loin :

L’art de la performance, co-écrit avec Christophe Hannezo et Jérôme Brisebourg, Editions Dunod, 2022, préface de Tony Parker et Denis Mercier.