La France bien placée dans les innovations pour l’énergie, encore trop peu nombreuses dans le monde

Malgré le ralentissement de l’innovation dans les énergies propres, la France se positionne comme l’un des leaders européen dans l’aérien et le ferroviaire en raison de ses capacités en recherche fondamentale.

Si les états ayant signé les Accords de Paris en 2015 souhaitent parvenir à l’objectif d’une neutralité carbone d’ici à 2050, il sera nécessaire de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre et ainsi pallier aux manquements en matière d’innovation verte. L’Union européenne a ainsi pour objectif de réduire de 55% les émissions de CO2 d’ici 2030. Mais le directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Fatih Birol est clair : pour atteindre ce but, l’énergie employée dans les prochaines années “devra provenir de technologies qui ne sont pas encore sur le marché”. 

Le problème est le suivant : malgré la nécessité d’innover en la matière, on observe un ralentissement de l’innovation dans les technologies énergétiques plus sobres et durables, selon le rapport de l’AIE et de l’Office européen des brevets (OEB). Le taux de croissance des brevets dans l’innovation pour les énergies propres a ainsi été diminué par quatre depuis quatre ans par rapport à la période 2000 et 2013, avec une croissance de 3,3% par an en moyenne seulement. L’innovation dans les énergies fossiles quant à elle, ne croît plus depuis 2015. 

Un modèle européen de l’innovation énergétique ? 

Depuis le début du siècle, on dénombre 420 000 brevets déposés dans les technologies bas carbone. Ces innovations concernent aussi bien les énergies renouvelables, que les technologies transversales ou la performance énergétique. Ces nombreuses innovations en un temps relativement resserré laissent craindre qu’un plateau dans l’innovation ait été atteint. La recherche dans les énergies renouvelables ralentit désormais et les chercheurs se mobilisent donc de trouver de nouvelles solutions permettant de changer les sources d’énergies avec le développement de véhicules électriques, des réseaux électriques intelligents, l’hydrogène ou encore l’absorption des émissions de gaz à effet de serre. 

Malgré ce ralentissement, le Vieux Continent reste l’un des fers de lance en matière d’innovation dans les énergies sobres en carbone. Depuis une décennie, elle a produit 28% des brevets du secteur, dépassant de 5 points le Japon, de 8 points les Etats-Unis et de 20 points la Chine. L’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont été les principaux moteurs de cette course à l’innovation verte. Et forte de son potentiel en recherche publique, la France peut se targuer d’occuper la sixième place mondiale.

Des entreprises moteurs et une recherche publique verte performante

La France peut également compter sur des poids lourds industriels comme le géant de l’aérospatiale français Safran, des entreprises du secteur automobile comme PSA ou Renault ainsi que trois structures publiques de recherche. Avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), la France dispose de l’organisme de recherche publique numéro un mondial dans les énergies propres. L’IFP Energies Nouvelles ainsi que le CNRS font également partie du top 10 mondial participant à cette course vers la neutralité carbone. Ces atouts permettent ainsi à la France de rester parmi les leaders mondiaux dans le secteur de l’aviation, du ferroviaire, de l’énergie nucléaire et marine et d’avoir des perspectives de conserver son rang dans un environnement économique où la durabilité prendra une place de plus en plus importante. Fortes de leur position favorable en la matière, la France et l’Union européenne doivent encore diversifier leur champs d’action en investissant massivement vers les batteries et les smart-grids pour concurrencer les pays asiatiques qui dominent ce marché.