Les leaders d’aujourd’hui dressent le portrait de ceux des prochaines années

Quels leaders pour faire face aux défis de demain ? Face aux bouleversements auxquels notre monde est confronté, un constat s’impose : les leaders d’aujourd’hui doivent dépasser une approche marquée habituellement par le taylorisme pour incarner un leadership ouvert aux ambitions de demain. Pascal Lorot, président de l’Institut Choiseul, a rédigé en partenariat avec le cabinet Progress Associés une note stratégique sur le  modèle du futur leader pour faire face aux complexités et aux nouveaux besoins de nos entreprises comme de la société dans son ensemble.

Jeudi 10 février, devant un parterre de 70 dirigeants d’entreprises, Frédérique Deriquehem, associée Leader de la Practice Infrastructure, Environnement et Immobilier chez Progress Associés et Angélique Gérard, directrice Relation Abonné du Groupe Iliad, ont eu l’occasion de présenter leur vision du leadership, fondée dans cette note stratégique co-écrite avec Pascal Lorot. Cet échange a ensuite été l’occasion d’un débat riche où les dirigeants présents se sont interrogés sur les enjeux auxquels ils sont confrontés, et ceux qui ne manqueront pas d’advenir. 

Réinventer le Leadership

Saisir le leadership actuel consiste d’abord à dépasser ce qu’il fut auparavant. Dans les écrits de Machiavel ou Max Weber, le leader incarne traditionnellement une autorité arbitraire dominant ses “sujets”, enchevêtrés dans une configuration verticale. Le statut fait le leader et le leader fait l’organisation. Or, cette conception traditionnelle s’est effritée à mesure que la société a évolué. À l’heure actuelle et de plus en plus dans les prochaines années, “on ne s’autoproclame pas leader ; on est ou non identifié comme tel” selon Fabrice Le Saché, président et fondateur d’Aera Group. Nous assistons ainsi à un véritable renversement de la source de légitimité du dirigeant. A présent, celui-ci la retire davantage de la “reconnaissance de ses collaborateurs et de ses pairs” souligne Alexandre Fretti, directeur général de Malt. 

Désormais, “la prime au savoir” étant révoquée, cette capacité à diriger n’est plus l’apanage d’un “élu”, unique détenteur du pouvoir. Le leader se doit de conjuguer horizontalité et verticalité au sein de l’entreprise. Son défi consiste à valoriser l’intelligence collective sans occulter l’individualité de ses collaborateurs. Le leadership ne consiste plus tant à imposer une direction qu’à révéler et conduire les ambitions de ses collaborateurs. Finalement, le dirigeant d’aujourd’hui correspond moins à un « businessman qu’un guide civil” rappelle Isabelle Garcia, secrétaire générale du RER C et du Territoire Paris Rive Gauche. Il représente un tout, simultanément “multicentrique, éclairé et éclaireur, inspirant et transformateur” ajoute Florian Delmas (directeur général d’Andros).

Un leadership multidimensionnel

D’après les jeunes dirigeants interrogés, le leader de demain est multidimensionnel : capable de définir et déployer une vision (23%), doué de capacités de communication et d’influence (19%), fédérateur (17%), courageux (10%). À cela, ils ont ajouté les qualités suivantes : l’ouverture (8%), un mélange de bienveillance et d’exigence (7%), l’exemplarité (7%), les capacités cognitives (5%), l’authenticité (2%), l’humilité (2%).  

Aux leaders de demain de mobiliser désormais de nouvelles formes de communication et de travail appropriées aux exigences novatrices des générations Y et Z. “Pour les convaincre, il convient de les engager dans une dynamique win win et renforcer le people development” explique Alexandre Fretti. Compte tenu de cet afflux d’informations, Xavier Desmaison, président fondateur d’Antidox, a rappelé que le leader se devait de disposer, plus que jamais, d’une pensée stratégique “pour définir une vision, prendre des décisions ambitieuses ou s’appuyer sur des experts pertinents ». 

Entre pratique et culture du leadership 

Exporter la vision de l’entreprise est une quête fondamentale de chaque dirigeant. Afin de la déployer, les stratégies d’influence sont des vecteurs déterminant du leadership. La maîtrise et l’utilisation de réseaux sociaux par les leaders sont indissociables de la gestion de leur réputation online et offline. Or, cet impératif de “mise en scène” de l’image du leader peut se révéler à risque pour ce dernier et l’entreprise. Être visible sur les réseaux sociaux suppose d’être « irréprochable » à l’heure où  “tout est aujourd’hui diffusé, commenté, en direct, jugé” souligne Julien Einaudi, directeur de pôle Global Services du groupe Ortec. 

Dans un contexte incertain, le monde de l’entreprise peut être fragilisé mais dispose d’une force. Dès lors que les entreprises rencontrent des situations complexes dans lesquelles elles sont contraintes d’agir dans l’urgence, elles “révèlent le meilleur d’elles-mêmes” selon Angélique Gérard. Face aux exigences de croissance et de compétitivité dont dépend la survie de l’entreprise, le leader se doit d’être “une vigie” en endossant et en contrant l’incertitude de ses collaborateurs. Dans ces circonstances exceptionnelles, la capacité du dirigeant à insuffler, inspirer, innover et accompagner ses pairs sont des appuis infaillibles. 

“Le leadership est une pratique permanente et une énergie. Dès que cette énergie n’est plus active, le leadership s’étiole” exprime Xavier Desmaison. C’est désormais à tous les leaders de demain d’insuffler cette énergie. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les résultats de la note stratégique “Quels leaders pour demain ?”, cliquez ici : https://www.choiseul-france.com/quels-leaders-pour-demain/