L’Etat veut soutenir une filière française de nanosatellites

Le constructeur de nanosatellites Hemeria vient d’être retenu par l’Etat et le CNES dans le cadre du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) pour soutenir la création d’une filière française de nanosatellites, afin de s’insérer dans un marché en pleine croissance et de concurrencer les Américains en avance dans ce domaine.

La PME toulousaine Hemeria sélectionnée pour le Programme d’Investissements d’Avenir, dirigé par l’Etat et le CNES, devrait mettre en œuvre une plateforme modulaire de nanosatellites de 50kg pour les missions civiles, scientifiques ou militaires à horizon 2024. Les bénéfices de cette intégration intègrent le financement de ce projet, qui sera réalisé pour moitié par l’Etat à hauteur de 11 millions d’euros, l’autre moitié étant supportée par l’entreprise. Elle aura également l’opportunité de sous-traiter une bonne partie des travaux à des partenaires du « New Space » toulousain, un écosystème spatial composé de startups dans le secteur spatial. Enfin, cela devrait permettre à Hemeria d’accélérer ses ventes à l’export vers l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique.

Des objectifs de croissance affichés

Née en 2019, Hemeria fabrique actuellement les plateformes de 25 nanosatellites de la constellation Kinéis (CLS), dont le lancement est prévu pour 2023. Le soutien technique apporté par le CNES sur ce projet a permis à l’entreprise de se tourner vers d’autres clients sur le marché. La sélection au PIA d’Hermeria lui permet de confirmer son objectif suivant qui est celui de viser « le haut de la gamme des nanosatellites à la fois en termes de taille, de puissance, de durée de vie ou de précision ».

Les caractéristiques de la plateforme HP-EOS (Earth observation science) qu’elle développe permettront de concurrencer les produits des gammes dites low cost sur le marché. Selon Nicolas Multan, le directeur général de la PME, « La plateforme sera ce qui se fait de mieux dans sa gamme avec des spécifications impressionnantes dans la précision de pointage, la puissance des panneaux solaires, la capacité d’accommodation de la charge utile et la durée de vie de cinq à huit ans ».

L’ambition de conquête d’Hemeria des marchés asiatique, moyen-oriental et nord africain semble confirmée. Son but est notamment de fournir aux pays en développement des capacités spatiales à des coûts peu élevés. Cela va même au -delà, car elle propose un accompagnement technique et serviciel pour le développement et l’utilisation des nanosatellites.

Maxime Puteaux, consultant chez Euroconsult indique que « Le marché grandit en volume mais reste compliqué en valeur car les petits satellites doivent coûter peu cher. OneWeb a baissé le prix jusqu’à 1 million de dollars par satellite ». Pour contrer cela, Hemeria se positionne comme rassembleur pour les entreprises du secteur spatial français afin de permettre une étude de l’évolution du marché des nanosatellites au niveau international et assurer à la France une bonne posture sur celui-ci.