L’exécutif prépare un vaste plan d’investissements pour préparer la France de 2030

Avec la sortie de crise qui se profile, le gouvernement veut transformer son plan de relance en plan d’investissement. Un projet que Bruno Le Maire a présenté à Emmanuel Macron dans les derniers jours.

L’annonce tombe à pic et concerne des enjeux à la fois économiques et politiques. A moins d’un an de l’élection présidentielle et au moment où l’économie française commence à sortir de l’état d’hibernation dans lequel elle était plongée, le Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance présente un plan d’investissement de plusieurs centaines de milliards d’euros à l’horizon 2030. Un moyen de matérialiser les promesses de transformations sociétales et économiques faites par le Président de la République au moment de son élection ?

Valoriser la souveraineté industrielle 

Parmi les leçons tirées de la période que nous vivons depuis plus d’un an, l’importance de posséder les ressources industrielles suffisantes pour pouvoir subvenir à nos besoins en cas de crise est une des plus marquantes. L’objectif principal de ce plan d’investissement est donc clair : valoriser l’excellence française dans les secteurs d’activités clés, au premier rang desquels la santé. En ce sens, Bruno Le Maire s’est d’ailleurs félicité de la réussite de la medtech Carmat, qui a créé un cœur artificiel et qui vient d’ailleurs de le commercialiser en Italie

Faire briller la tech française au niveau international est d’ailleurs un objectif de long terme du gouvernement, qui veut se servir des sommes considérables mises à disposition comme leviers de croissance et d’innovations pour faire du pays un leader dans le domaine des technologies de rupture. Dans le cas de Carmat, l’entreprise va par exemple bénéficier d’une aide d’1,4 millions d’euros grâce au plan de relance. En ce qui concerne le nouveau plan d’investissement, les fonds alloués seront encore plus massifs et plus ciblés, concernant en plus du secteur de la santé celui des énergies renouvelables (batteries, hydrogènes), des semi-conducteurs et des biotechnologies. 

Un enjeu d’investissement global 

Le choix de ces secteurs s’est fait essentiellement en s’appuyant sur 3 critères : le fait de posséder un marché intérieur déjà établi, ainsi qu’une industrie existante et le vivier de compétences nécessaires à son développement. L’objectif est de créer des investissement pérennes, qui vont non seulement permettre à l’Etat de soutenir ses objectifs de croissance ( 6% cette année) mais aussi de créer de l’emploi sur le long terme, et en particulier dans des domaines d’excellence. 

Le choix est donc fait : c’est par le développement des innovations de rupture, dont on a pu observer l’importance capitale durant la crise, que devra passer la transformation sociétale annoncée en 2017. Mais si cette stratégie se veut établie sur le long terme, les premiers résultats devront également être visibles en 2022. Un pari risqué pour Emmanuel Macron, face à une situation épidémique encore incertaine, même si le jeu pourrait en valoir la chandelle.