Les finances des collectivités locales ont mieux résisté que prévu à la crise du Covid

Malgré une hausse de la dette des collectivités de 3%, la crise sanitaire a moins impacté les finances des collectivités locales que prévu, même si des disparités existent entre les communes et les régions et  départements plus touchés encore selon un rapport de la Cour des comptes. 

De grandes disparités au sein des collectivités qui illustrent la diversité des échelons publics français et de leur situation socio-économique. Si l’on se penche en détail sur les taux d’endettements et de dépenses, les collectivités ont été moins durement affectées par la crise du covid 19 que les organes étatiques et la sécurité sociale, malgré la détérioration de la stratégie d’épargne de ces institutions – qui avaient réussi à épargner près de 10 milliards d’euros sur cinq ans – et une baisse de l’épargne brute de 10,3%, les collectivités ont affiché un solde fin 2020 quasiment à l’équilibre quand l’Etat était en déficit de 7,9% du PIB, et celui des administrations de sécurité sociale de 2,1% du PIB.

Ceci, alors que les recettes des régions et plus particulièrement des départements ont été plus gravement touchées, en raison de l’attribution de postes de dépenses par l’Etat tel que le RSA, qui a connu une hausse conséquente liée à la fragilisation de l’économie durant la crise sanitaire, avec une augmentation des dépenses de près de 6,7% l’an dernier.

Enfin, les grandes villes et les cités touristiques regroupant les activités les plus touchées pendant la crise du covid 19 sont celles qui en ont le plus pâti. Reste que les communes sont celles qui s’en sortent le mieux, malgré une baisse des recettes tarifaires à hauteur de 2 milliards d’euros et une hausse de sa fiscalité envisagée en lien avec les dépenses prévues pour faire face au contexte sanitaire. Celles-ci  devraient augmenter avec les différents services et biens supplémentaires nécessaires : gel hydroalcoolique, aménagements locaux. Des écarts se sont également creusés au sein des échelons, entre les régions, entre celles qui ont pu aider en complément des aides de l’Etat ont connu une forte hausse de leurs dépenses d’investissement (+15%).

Des collectivités exemplaires, au secours de l’Etat ?

Malgré cela, la plus faible utilisation que prévue des moyens mis à disposition des collectivités par l’Etat qui a joué en dernier ressort un rôle manifeste d’amortisseur du choc  atteste de la meilleure résistance financière du secteur locale qu’anticipée. La principale raison étant la grande stabilité des produits de la fiscalité locale. Des résultats rassurants qui ont amené le gouvernement a misé sur les collectivités et qui ont permis aux Français de percevoir le rôle et l’utilité primordiale des collectivités territoriales. Selon un sondage du Cercle des économistes, 7 Français sur 10 jugent que les élus locaux et les collectivités territoriales ont montré leur utilité pendant la crise sanitaire et sont même 65% à estimer que les solutions locales initiées par les élus des collectivités territoriales doivent être encore plus réaffirmées.

En lien avec ces résultats bien meilleurs que l’État, mauvais élève, les collectivités locales pourraient bientôt se voir mobilisées à marche forcée pour réduire la dette du Covid. Avec la mise en place de la contractualisation, ce contrôle accru sur les dépenses locales et la recentralisation presque aboutie de la fiscalité locale pourrait toutefois entraîner de nouvelles tensions du côté des recettes et dans les rapports entre État et collectivités.