La Banque de France se veut rassurante sur les risques de rebond massif de faillites d’entreprises

Au chevet de l’économie, l’Etat a mis sous perfusion de nombreuses entreprises, mises à mal par la crise sanitaire et économique. Résultat, le nombre de faillites s’est maintenu à un niveau relativement bas depuis le début de la pandémie. La Banque de France table ainsi sur un retour à un « rythme naturel » des défaillances d’entreprises.

Alors que la Banque centrale européenne s’était montrée il y a peu alarmiste sur le sujet, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau appelle quant à lui au calme, jugeant que les risques de faillites ne devraient pas atteindre des sommets ces prochains mois. Même si « la prudence s’impose en la matière », il estime que la situation de trésorerie des entreprises n’est pas alarmante à ce jour.

Un appel au calme 

L’Etat joue depuis le début de la crise sanitaire et économique la carte des dispositifs d’aide, à l’instar des Prêts Garantis par l’Etat (PGE). Un soutien étatique massif qui a notamment permis au nombre de faillites de rester en deçà de 40 % environ par rapport à sa moyenne habituelle. Mais dans ce contexte d’embellie sanitaire, Bercy devrait progressivement couper les vannes. Une réduction des aides fortement redoutée par les organisations professionnelles et les économistes, qui craignent un important rebond des faillites d’entreprises. 

Malgré cette crainte, les avis divergent. Les derniers chiffres publiés par la Banque de France confirment une chute de près de 41 % du nombre de défaillances d’entreprises par rapport à mars 2020, contre -42,5 % sur un an en février. De son côté, le cabinet Altares, qui recense les procédures ouvertes auprès des tribunaux de commerces, constate que 79 % des jugements prononcés conduisent aujourd’hui à une liquidation de l’entreprise. « Un niveau jamais atteint en 20 ans ». 

Et même si les dispositifs existants du côté de la médiation du crédit et des Codefi, chargés des dossiers de restructurations dans les départements, ont été activés, aucune « montée des flux » n’a encore été enregistrée. Pour faire face à une éventuelle vague de dossiers à traiter, Bercy s’est d’ores et déjà rapproché de cabinets de conseils tandis que les banques restent sur le qui-vive. Quoi qu’il en soit, l’enquête menée par la Banque de France tend à démontrer que la situation de trésorerie des entreprises est supérieure à sa moyenne historique dans l’industrie.