Quel rebond pour le secteur automobile espagnol ?

La crise due à la pandémie mondiale a considérablement impacté le secteur automobile en Espagne. Ce domaine, qui représente 10% du produit intérieur brut du pays, a ainsi enregistré une chute de 19,6% de sa production pour l’année 2020.

Le gouvernement espagnol s’engage à consacrer 13,7 milliards d’euros du plan de relance européen à la mobilité durable, et les groupes implantés en Espagne espèrent une reprise pérenne afin de continuer à soutenir les employés mais aussi le secteur tout entier.

La période ne facilite pas l’expansion du secteur automobile en Espagne, qui a connu de nombreuses déconvenues en 2020. En plus d’une chute de près de 20% de la production du secteur, la crise a fortement touché de grands groupes comme Nissan, qui a annoncé la fermeture définitive de ses usines en Catalogne. Cette région, qui accueillait plus de 2 500 salariés directs du groupe et près de 20 000 emplois indirects, risque de pâtir sérieusement du retrait du géant automobile japonais. De plus, le secteur souffre de la pénurie mondiale de composants électriques prisés pour la fabrication de semi-conducteurs, implantés dans les véhicules intelligents. Ce commerce qui représente 37 milliards de dollars dans l’industrie automobile devient crucial pour la fabrication de nos véhicules de tous les jours, et d’autant plus en vue dans un contexte de progressive électrification du parc automobile mondial.

Des difficultés conjoncturelles considérables qui ne remettent pas en cause des atouts utiles

Toutefois, l’industrie automobile reste un secteur solide et résilient en Espagne. La production automobile a en effet progressé de 17,5% dans les dernières années avant la crise, entre 2014 et 2019. C’est donc un secteur qui a su générer des revenus importants pour l’Etat, et conserve une forte résilience, même avec la crise du Covid 19. Le secteur se prépare donc avant tout à des mutations considérables comme l’électrification progressive de sa production, pour parvenir à des modèles moins polluants pour l’environnement, afin de rentrer dans les objectifs de neutralité carbone fixés par l’Union Européenne à l’horizon 2050. Le groupe Renault s’inscrit dans cette transition par un plan 2021-2024 qualifié par son directeur général Luca De Meo comme « le plus ambitieux de l’histoire de Renault en Espagne ». Renault a également signé avec le leader espagnol des énergies renouvelables Iberdrola un accord de partenariat pour tendre vers la neutralité carbone dans les usines du pays. De nombreux projets d’électricité verte vont donc être menés dans les usines espagnoles du groupe français.

Les acteurs du secteur automobile en Espagne restent donc proactifs et conservent l’espoir, malgré les limites imposées par la crise sanitaire. Par cette résilience, on peut attendre un rebond de l’industrie dans les mois qui suivent et un retour à la normale au courant de l’année 2022. Le gouvernement espagnol et les géants industriels du secteur automobile entendent d’ailleurs travailler ensemble à soutenir l’activité et gagner en flexibilité. Le plan de relance européen et les fonds alloués à l’industrie automobile devraient d’ailleurs permettre au secteur de tendre vers une stabilité durable.