La vente des autoroutes italiennes attire de nombreux appétits

La première semaine d’avril, la caisse des dépôts italiennes lançait une nouvelle offre pour le rachat des autoroutes du pays. “Autostrade per l’Italia” (Aspi), détenue par le groupe Atlantia contrôlé par la famille Benetton, est accusée suite au drame du viaduc de Gênes de ne pas entretenir correctement ces infrastructures, ce qui a poussé le gouvernement Italien a convaincre Benetton de se retirer des autoroutes.

Récemment, le géant Espagnol de la construction ACS s’est montré séduit par l’idée de posséder une part importante d’Aspi et a surenchéri avec une offre supérieure à celle proposée par les fonds Blackstone et Macquarie. En effet, là où les fonds américains et australiens proposaient en octobre 9,1 milliards d’euros, l’ACS offre 10 milliards d’euros.

Une mise en valeur de la collaboration européenne

En Italie, les mouvements souverainistes et une partie de l’opinion se sont vivement opposés au rachat d’Aspi par Blackstone et Macquarie. Formant un consortium avec la Caisse des dépôts, les deux fonds espéraient obtenir 60 % des 88 % possédés par Atlantia, les reste, soit 40 % allant à la Caisse des dépôts. Les 12 % restants d’Aspi auraient été cédés au fond chinois Silk Road Fund et à l’allemand Allianz. Ce morcellement des autoroutes italiennes a déplu à la Lega et Forza Italia qui ont déclaré que le gouvernement mettait “notre principale infrastructure autoroutière entre les mains de fonds américains, australien, allemand et chinois”.

Atlantia, qui a subi une perte nette de 1,17 milliards d’euros en 2020 suite à la chute du trafic autoroutier et aérien principalement à cause du contexte sanitaire, a jugé l’offre du consortium CDP, Blackstone et Macquarie, insuffisante et s’est montré plus favorable à l’offre de l’espagnol ACS. Le PDG de ce dernier, Florentino Pérez a assuré “pouvoir envisager également l’entrée potentielle d’autres investisseurs, y compris la Caisse des dépôts italiennes”. Il a exprimé son souhait de construire “un champion européen dans le secteur autoroutier”. Cette nouvelle impulsion représente pour Aspi l’opportunité de restaurer son image entachée par l’effondrement du viaduc Morandi à Gênes. L’incident qui a coûté la vie à 43 personnes a déclenché une polémique qui a brisé la confiance accordée au groupe par le gouvernement et la population. Le projet porté par l’ACS pourrait apporter un nouveau souffle aux autoroutes italiennes. Le gouvernement de Mario Draghi ne s’est pas encore prononcé pour le moment.