Vers un nouveau plan stratégique pour les biotechs françaises

La France tente de rattraper le retard pris sur ses voisins comme l’Allemagne dans le secteur des biotechs. Les grandes entreprises du secteur ont présenté un plan visant à lever les freins à leurs croissances.

Mardi 13 avril, les grands groupes du secteur des HealthTech comme BCG, bpifrance, Bio-Up et France Biotech ont présenté le “Plan HealthTech”, qui vise à lever les freins aux développements de ces entreprises particulièrement en proie à la concurrence pendant la crise sanitaire. La France espère ainsi rattraper un retard conséquent. En effet, les acteurs français du secteur sont 6 fois moins imposants que leurs voisins allemands en termes de capitalisation boursière.

Un secteur aux enjeux rendus centraux par la crise sanitaire

La crise sanitaire a mis une pression supplémentaire sur les épaules des pouvoirs publics et sur l’ensemble de la société quant à la nécessité d’innover dans le domaine de la recherche scientifique. L’échec est perçu comme cuisant au pays de Pasteur de ne pas avoir pu encore fabriquer un vaccin “made in France” pour tenter d’endiguer l’épidémie de Covid-19. En réponse aux critiques acerbes qui traversent les entreprises de la biotech françaises, ces dernières tentent de coopérer pour “créer un cadre propice à l’émergence de champions pour enclencher le cercle vertueux de la réussite et exploiter le potentiel français”.

Les ambitions louables doivent néanmoins être suivies d’un soutien financier conséquent pour concurrencer leurs collègues allemands. En effet, la France est parvenue à introduire un nombre d’entreprises en Bourse plus important que l’Allemagne (61 contre 40), mais aucune n’est parvenue à franchir le cap du milliard d’euros de capitalisation, contre six en Allemagne. Les entreprises ayant participé à la mise en place de vaccins contre le Covid-19 ont le vent en poupe et cela se traduit par des résultats boursiers satisfaisants. 

Mettre en avant les talents, structurer la filière et moderniser le processus administratif

Le Plan HealthTech s’appuie sur trois axes de travail : mettre en avant les talents des entreprises et notamment les dirigeants de celles-ci ; structurer la filière autour d’une politique industrielle solide ; moderniser les processus administratifs. 

Ce plan ambitieux cherche donc à permettre aux entreprises de la biotech de passer un cap et de mettre en avant les talents dont regorgent le secteur. Cela passe également par la mise en place d’une structure solide du secteur, notamment dans la stratégie industrielle afin de pouvoir concurrencer les autres pays particulièrement en pointe sur le sujet. La structuration de la filière permettra de mettre en place une véritable stratégie favorisant l’innovation dans le domaine de la santé et d’offrir une visibilité aux entreprises sur les prérequis des pouvoirs publics notamment au sujet du financement. Parmi les enjeux futurs importants, on notera la digitalisation du secteur et les questions de collecte et d’accessibilité aux données permettant de mettre en place les dernières innovations. Et si la France ne compte pas rester dans cette position délicate, il est nécessaire de moderniser les processus administratifs afin d’accélérer les délais des essais cliniques, fluidifier les interactions entre le privé et le public et ainsi, rendre le pays à nouveau attractif en la matière. 

Si les biotechs françaises espèrent ainsi repartir de l’avant, il reste à régler la question des financements. En effet, l’absence de fonds durables affecte le développement des entreprises, la réalisation d’essais cliniques et donc la mise en place d’innovations efficientes.