Et si l’emploi rebondissait plus vite qu’après la crise de 2008 ? Des économistes veulent y croire

Dans ces temps d’incertitudes, certaines nouvelles économiques ont de quoi redonner un peu d’espoir. En effet, de plus en plus d’économistes se montrent relativement optimistes concernant les chiffres de l’emploi en France sur l’année 2021 et la dynamique de création de postes pour les prochains mois.

Alors que les observateurs étaient nombreux à évoquer les conséquences de la crise économique induite par la pandémie de Covid-19 dans des termes sombres, certains économistes considèrent que le marché de l’emploi devrait finalement redémarrer plus rapidement que prévu. La Banque de France a révisé ses chiffres pour le taux de chômage à la baisse de 10 à 9,5% d’ici la fin de l’année.

Quant au cabinet S&P Global Ratings, il projette un taux de chômage dans l’UE qui ne devrait pas dépasser 8,7% d’ici la fin de l’année. Des chiffres meilleurs qu’à l’issue de la crise des subprimes de 2008. En effet, à cette époque, il avait nécessité 7 années de reprise pour que l’économie retrouve son niveau de santé d’avnt-crise. Les prévisions concernant la crise économique actuelle envisagent cette fois un rebond en moins de 4 ans. Dès lors, en 2023, la zone euro devrait retomber au niveau de chômage connu en 2019. Les mesures prises par les différents gouvernements européens comme le chômage partiel vont donc permettre d’éviter des suppressions massives d’emplois. 

Des différences entre les pays de la zone euro

Les chiffres sont clairs : si le PIB a chuté de façon brutale en raison des arrêts répétés de l’activité économique, le taux de chômage a été amorti par les mesures de soutien aux salariés permettant de conserver une certaine stabilité des économies.La plupart des emplois menacé par la crise et ayant dû être suspendu comme la main-d’oeuvre, le commerce de détail ou l’hôtellerie ont bien plus souffert que d’autres domaines comme les télécommunications. Afin d’éviter l’enlisement de ces domaines, des dispositifs de formation des salariés ont été mis en place. C’est notamment ce qui a permis à la France de limiter la casse de l’emploi durant les derniers mois de 2020.

La reprise d’une activité dynamique de l’économie risque toutefois d’être accompagnée d’une période de stagnation du marché de l’emploi en raison des difficultés que traversent les entreprises. Les premières victimes collatérales de cette conjoncture complexe seront les néo-arrivants sur le marché du travail et le redémarrage de l’activité des entreprises durera près d’un an, une période pendant laquelle les leviers de recrutements risquent d’être gelés.

Cette période risque d’être particulièrement difficile à gérer pour les gouvernements, les entreprises et les investisseurs. La période de dégel de l’économie devra être abordée avec prudence, la structure de l’économie ayant été fortement fragilisée, et il sera nécessaire d’être attentifs aux recettes et aux dépenses. Le risque d’un accroissement du retard sur les ajustements économiques naturels inévitables peut en outre être provoqué par la prolongation des mesures de soutien à l’économie comme le chômage partiel. Des défis continuent donc d’attendre les dirigeants et les acteurs publics pour soutenir l’emploi dans les prochains mois, et éviter que les années de baisse de chômage avant la crise sanitaire ne disparaissent derrière le choc subi.