Resilience, un outil d’aide et de conseil aux oncologues créé par les anciens fondateurs de Leetchi et PeopleDoc

Les fondateurs de Leetchi et de PeopleDoc se lancent dans une nouvelle aventure, avec la création d’un outil pour les oncologues et les patients atteints d’un cancer. Les deux entrepreneurs ont déjà levé 5 millions d’euros pour ce projet.

Céline Lazorthes, la fondatrice de la cagnotte en ligne Leetchi et Jonathan Benhamou, à l’origine de PeopleDoc, le numéro 1 de la dématérialisation des services de Ressources Humaines en Europe, fondent une nouvelle entreprise. Alors qu’ils ne souhaitaient plus entreprendre affirmant avoir “déjà vécu l’histoire entrepreneuriale” de leur vie, la pandémie du Covid-19 a réveillé leur instinct de créateurs. En effet, ils sont tous deux à l’origine de deux des plus belles histoires de la French Tech et s’étaient résignés à ne plus s’embarquer dans de tels projets. De fait, Céline Lazorthes a vendu ses solutions Leetchi et MangoPay en 2015 puis a quitté quatre ans plus tard ses fonctions opérationnelles, avant de se retirer du monde de l’entrepreneuriat pour se concentrer sur son collectif Sista et son métier de business angel. De son côté, Jonathan Benhamou a aussi cédé son entreprise pour 300 millions de dollars en 2018, il a ensuite rejoint The Lab Ventures et Alven en tant que Venture Partner. 

Une initiative pour soutenir les missions des personnels de santé

Pourtant, la pénurie et le manque de moyens dont ont été victimes les soignants en début d’année 2020 les a motivés à initier “Protège ton Soignant” une collecte de fonds, dédiée à l’achat de produits pour le personnel médical. Ils ont ainsi récolté 7,4 millions d’euros. C’était alors un nouveau départ pour les deux amis, décidés à entreprendre à nouveau pour une cause qui a du sens ! Les deux Français ont annoncé renouer avec l’entrepreneuriat, dans le secteur médical qui s’est imposé à eux. Ils lancent ainsi Resilience, une solution MedTech pour la lutte contre le cancer. Il s’agit d’un outil innovant d’aide à la décision et au suivi de la maladie tant pour les oncologues que pour les patients.

L’idée est partie d’un double constat. Il s’agit en premier lieu d’aider les oncologues qui ont du mal à s’appuyer sur les données de masse et sont ainsi parfois mal renseignés, ce qui rend la prise de décision éclairée difficile. « Le savoir mis à disposition des médecins quintuple chaque année, et ceux qui n’ont pas les moyens de s’y éduquer ne prennent pas forcément les meilleures décisions », constate Jonathan Benhamou. Et dans le même temps, il s’agit d’accompagner les patients trop souvent seuls pour gérer la maladie et les effets secondaires subis à cause des traitements. « Nous n’avons pas vocation à éradiquer la maladie, mais nous pouvons aider les gens à mieux vivre, plus longtemps, et avec beaucoup d’humilité, réduire l’iniquité qui se crée dans l’accès à la médecine ». Resilience est donc un outil à deux faces qui met l’intelligence artificielle au service de l’expertise humaine. Il permet ainsi grâce à un logiciel d’agréger les données et de fournir une base d’informations actualisée sur les dernières avancées scientifiques et grâce à une application de participer à l’amélioration du quotidien des patients.

Déjà 5 millions d’euros levés

Les précédents succès entrepreneuriaux de Céline Lazorthes et Jonathan Benhamou ont largement servi Resilience, prenant ainsi un excellent départ avec une levée de fonds qui a déjà atteint les 5 millions d’euros. Associés à Gustave Roussy qui est le premier centre de lutte contre le cancer en Europe, et à Unicancer qui  centralise les données de la vie réelle des patients, l’initiative immédiatement légitimée dans le secteur, a pu fédérer rapidement. 

« Si l’on n’intègre pas une dimension industrielle à un tel projet, il n’arrive jamais jusqu’au patient, explique le professeur Fabrice André, directeur de la recherche de l’institut médical. Et l’agrégation de données sans expertise humaine ne mène nulle part ». Notons que Singular et de nombreux business angels (Xavier Niel, Nathalie Balla, Jean-Charles Samuélian, Roxanne Varza…) participent aussi au lancement de ce projet. La prochaine étape est l’étude clinique afin de mener une preuve de concept (POC) d’ici 6 mois, permettant de démontrer les bénéfices du projet.