MPH1865 : un modèle de conciliation réussie entre croissance industrielle et transition environnementale
Face aux objectifs climatiques ambitieux de la France—réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050—la décarbonation de l’industrie, qui représente 20 % des émissions nationales, est un levier clé. Dans ce contexte, MPH1865, spécialiste des solutions d’hygiène professionnelle, essuyages papier (essuie mains, papiers toilettes, bobines d’essuyage, mouchoirs, …), essuyages non-tissé, savon, gel hydroalcoolique se distingue par une stratégie RSE ambitieuse alliant innovation, responsabilité sociale et impact environnemental positif. 3 questions à Laure Miribel, Directrice Générale de MPH1865.
Quel a été le déclencheur d’une stratégie tournée vers une production visant à réduire votre empreinte carbone ?
Laure Miribel : anticiper l’avenir est au cœur de notre démarche. Cette approche n’est pas nouvelle ; elle a permis par le passé de sauver l’entreprise à des moments clés de son histoire. En 1992, alors que notre activité historique de chiffonnier touchait à sa fin, nous avons amorcé un premier virage stratégique en commençant à commercialiser des essuyages papier. En 2001, nous avons franchi une nouvelle étape en nous industrialisant sur le papier avec nos premières lignes de transformation, posant les bases de notre modèle intégré. En 2012, nous avons pris notre envol comme industriel 100 % intégré, en devenant papetiers à part entière et en intégrant la production à notre savoir-faire. Depuis lors, nous nous adaptons en permanence aux évolutions du marché et continuons d’investir pour l’avenir. Depuis lors, nous nous adaptons en permanence aux évolutions du marché et nous investissons. Sur 2024-2025, nous sommes à plus de 80 millions d’euros d’investissements.
Aussi, l’année dernière, nous avons investi 26 millions d’euros dans une deuxième machine à papier équipée d’une hotte hybride (gaz/électricité), et qui pourra même fonctionner à l’hydrogène dans quelques temps. Cette première mondiale permet d’éliminer les émissions directes de carbone liées à cette étape de séchage du papier, tout en garantissant une performance industrielle optimale.
Nous avons également réactivé un barrage historique, réduisant de 50 % notre consommation d’eau et nous nous orientons vers un fonctionnement en circuit fermé.
Dans un contexte de pression économique, comment poursuivez vous sur la voie de l’innovation environnementale tout en restant compétitif ?
Laure Miribel : Notre approche ne se limite pas à la modernisation des infrastructures ; l’économie circulaire et l’optimisation industrielle sont nos leviers de compétitivité.
Dès la phase de production, nous intégrons des matériaux recyclés, réduisant ainsi l’impact environnemental des produits d’hygiène que nous fabriquons. Pour cela, nous avons mis en place une valorisation des ressources locales, intégrant des fibres recyclées issues de packaging de la région et d’essuie-mains souillés, auparavant enfouis ou incinérés. Cette approche nous permet non seulement de réduire notre empreinte carbone, mais aussi d’optimiser nos coûts d’approvisionnement.
Par ailleurs, nous avons lancé notre gamme Renovelar. Conçue selon les principes d’éco-conception, elle optimise les dimensions et grammages des produits, réduisant ainsi jusqu’à 40 % les émissions de CO₂ par feuille par rapport à la moyenne européenne. Et pour affirmer notre démarche, nous avons créé l’Indicateur d’Impact®, garantissant une transparence totale sur l’empreinte carbone de nos produits mesurée à l’utilisation (ex. impact carbone mesuré à la feuille de papier). Nous sommes d’ailleurs les premiers acteurs européens à communiquer l’impact carbone à l’usage, permettant ainsi à chacun de faire des choix plus éclairés et responsables.
Enfin, l’acquisition des actifs de GOJO LPK nous a également permis d’éviter la mise au rebut d’un million de distributeurs, limitant la production de plastique inutile tout en répondant aux besoins du marché.
Quels sont vos prochains défis ?
Laure Miribel : Nous avons pour ambition d’aller encore plus loin dans l’optimisation énergétique. Notre objectif est de poursuivre l’électrification de notre outil de production, notamment en équipant notre ancienne machine à papier de brûleurs électriques.
Nous comptons également exploiter les 11 000 m² de toitures de nos usines pour collecter l’eau de pluie, la traiter et la réutiliser pour la papeterie et l’atelier savon.
Il s’agit là seulement de quelques une de nos actions ; nous avons des projets à venir en partenariat avec des acteurs majeurs de l’industrie et des services.