Rexel s’offre Mayer, un important distributeur de matériel électrique américain

Le distributeur français de matériel électrique pour les professionnels Rexel annonce avoir conclu un accord pour racheter Mayer, un groupe familial basé à Birmingham (Alabama), pour renforcer sa présence aux Etats-Unis.

L’acquisition de Mayer constitue une application concrète du plan stratégique présenté en février aux investisseurs par le groupe. Guillaume Texier, nouveau directeur général de Rexel depuis début septembre, considère ainsi que cette acquisition permettra au groupe « d’étendre sa présence en Amérique du Nord, le plus grand marché mondial de la distribution électrique et un pilier clé de notre stratégie ». Rexel poursuit ainsi son objectif de renouer avec la croissance externe, relancée dès le début de l’année par son rachat du canadien Wesco (45 millions d’euros de chiffre d’affaires).

Selon Christian Devismes, analyste pour CIC Markets Solutions « Rexel renoue avec le business model vertueux qui était le sien dans le passé : croissance organique un peu supérieure au marché, forte profitabilité, […] acquisitions et génération de synergies résultantes desdites acquisitions ».

Le groupe français entend renforcer sa présence aux Etats-Unis

Mayer est un important distributeur de produits et services électriques dont l’activité est ciblée sur le marché du bâtiment, également l’une des principales activités de Rexel (70% du total). Ce groupe familial présent principalement en Alabama ainsi qu’en Floride, en Géorgie et en Pennsylvanie, réalise un chiffre d’affaires annuel de 1,2 milliards de dollars. Aujourd’hui, les Etats-Unis représentent moins d’un tiers des ventes mondiales de Rexel. Guillaume Texier précise donc à ce titre, dans le communiqué de presse publié par le groupe que : « Les forces des deux entreprises dans les régions où Mayer opère sont très complémentaires et devraient permettre une intégration harmonieuse ».

Le montant de l’opération de rachat réalisée par Rexel s’élève à 456 millions de dollars et sera financé par la dette. « Avec cette opération, le ratio d’endettement de Rexel demeurera nettement inférieur à deux fois l’Ebitda [excédent brut d’exploitation] sur une base proforma » détaille le communiqué. Rexel, qui a dégagé un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, a revu à la hausse ses objectifs de chiffre d’affaires et de rentabilité pour 2021, après avoir vu sa croissance bondir au premier semestre : +16,7% sur l’année. Cette dernière est plus largement portée par la rénovation et les produits de maîtrise de la consommation énergétique. L’enjeu pour Rexel dans les mois et années à venir sera de gérer les pénuries et l’inflation.

Pour Guillaume Texier, « ces phénomènes sont surtout liés au fait que les usines de nos fournisseurs ont été redémarrées tardivement alors que l’activité économique est repartie en flèche. En réalité, ils nous sont plutôt favorables, bien que nous préférions ne pas les connaître, dans la mesure où ils justifient notre rôle d’intermédiaire et de conseil qui a une gestion fine des stocks et offre des solutions ». La finalisation du rachat reste pour l’instant soumise à l’autorisation des autorités américaines de la concurrence, qui devraient toutefois donner leur feu vert avant la fin de l’année.