Les salariés français verront-ils leur salaire augmenter en 2022 ?

Selon l’enquête annuelle sur les salaires du cabinet Deloitte, les rémunérations pour l’année 2021 ne devraient augmenter que de 0,6% en moyenne. En revanche, ces progressions pourraient atteindre 1,8 % l’an prochain.

Les augmentations salariales sont faibles en 2021 et reflètent les tensions observées lors de la crise sanitaire en 2020. En effet, bien que les signes de la reprise accompagnés d’un certain optimisme soient de mise, les « stop and go » du début d’année ont laissé place à quelques incertitudes et de la retenue sur les politiques salariales. Sur le million de salariés interrogés pour l’étude du cabinet Deloitte, le salaire médian n’a progressé que de 0,6 % pour les cadres et les non-cadres.

Les gels salariaux en 2021 sont plus importants qu’en 2020 : pour 45 % des collaborateurs, le salaire n’a pas bougé et pour 30 % d’entre eux, il a augmenté de moins de 2 %. Au global, l’étude analyse un ralentissement de l’évolution de la rémunération totale qui, si elle impacte la totalité des CSP, reste plus marquée pour les ouvriers et professions intermédiaires.

Les résultats de l’étude montrent également une stagnation pour l’égalité salariale femme/homme sur le marché français en 2021 alors que celui-ci connaissait depuis plusieurs années une évolution progressive positive. L’écart moyen constaté est de 3,7 % entre les femmes et les hommes et redeviennent proches de ceux constatés en 2017. Selon Deloitte : « le plafond de verre perdure ».

Des prévisions d’augmentation ?

Selon la projection de Deloitte concernant les budgets d’augmentation salariale sur les trois prochaines années, la prévision est celle d’un « retour progressif aux budgets d’augmentations d’avant crise sanitaire, sur fond de regain de croissance dès 2022 ». Ces budgets d’augmentation prévisionnelle sont de 1,8 %, soit de 0,2 point en dessous des niveaux d’avant crise pour 2022 et les dépasser d’ici à 2023.

Seulement 10 % des entreprises interrogées par Deloitte, ont prévu de ne pas augmenter leur budget concernant les salaires. Pour ces sociétés, c’est la conséquence des incertitudes dans leur secteur « rendus moribonds par la crise, comme l’hôtellerie ou les parcs d’attractions », détaille Franck Cheron, l’un des auteurs de l’étude.