Les GAFA visent l’Afrique et l’Asie avec le développement de nouveaux câbles sous-marins

Les géants du web américains Google, Amazon et Facebook poursuivent leur conquête de territoires stratégiques en investissant toujours plus dans la technologie des câbles sous-marins. Ils prévoient ainsi d’installer de nouveaux câbles sous-marins reliant des pays asiatiques et africains, ce qui leur permettra de gagner de nouveaux utilisateurs sur ces deux continents.

Détenues il y a encore quelques années à hauteur de 50% par les télécoms européens, les GAFA gèrent aujourd’hui 80% des liaisons transatlantiques et poursuivent leurs investissements colossaux vers l’Afrique et l’Asie. Relier ces deux continents constitue en effet une opportunité pour Facebook, Amazon et Google de toucher de nouveaux utilisateurs qui souhaitent avoir de meilleures conditions d’accès à leurs services ou qui n’y ont pas encore accès.

Des projets d’ampleurs aux budgets colossaux

Facebook et Google ont ainsi annoncé l’installation, en 2024, d’un câble nommé « Apricot » de 12 000 km reliant le Japon, Taïwan, Guam, les Philippines, l’Indonésie et Singapour.

De son côté, Facebook a récemment communiqué sur l’extension à de nouveaux pays, de son projet 2Africa, un câble sous-marin de fibre optique de 37 000 km contournant tout le continent africain. Il permettra d’étendre la connectivité aux Seychelles, aux Comores et à l’Angola. Le Groupe a également annoncé la construction de deux autres câbles « Echo » ainsi que « Bifrost » afin de relier l’Indonésie et les Etats-Unis, en passant par Singapour. Enfin, Amazon et Facebook ont fait une demande auprès du gouvernement américain d’installation d’un câble reliant la Californie aux Philippines en 2022.

Si les montants des projets représentent des coûts abordables pour les GAFA, leurs capacités d’investissement sont démesurées pour les budgets des opérateurs traditionnels. A titre d’exemples, le projet de Facebook 2Africa devrait s’élever à un peu moins d’un milliard de dollars et, la totalité des investissements de Google devraient atteindre 47 milliards de dollars entre 2016 et 2018.

Jean-Luc Villemin, directeur des services et réseaux internationaux chez Orange indique ainsi qu’ « Aucun opérateur au monde n’est capable d’aligner de telles sommes ». Bien qu’encore sollicités pour certaines questions de négociations et de connaissance des réglementations locales, les opérateurs traditionnels sont exclus de fait de ces projets d’ampleurs et dans une position de dépendance qui ne cesse de croître. Un sujet sur lequel les gouvernements européens commencent à se pencher et qui suscite de plus en plus une volonté de riposte du côté du Vieux Continent.