La startup française Verkor lève 100 millions d’euros pour lancer sa ligne pilote de production de batteries pour voiture
Dans le lancement opérationnel et logistique de sa première ligne pilote de production, Verkor est soutenue par des investisseurs puissants. Le tour de table a permis de lever 100 millions d’euros provenant autant d’industriels que de fonds financiers, mais aussi des pouvoirs publics.
Fondée en juillet 2020, la start-up grenobloise a su tirer profit de ses compétences. Spécialisée dans la fabrication, l’innovation et l’optimisation des batteries électriques automobiles, la pépite s’est positionnée sur un marché en plein essor comme le prouve le marché des véhicules neufs. En effet, 15 % des nouvelles immatriculations sont réalisées pour des voitures hybrides ou électriques. Dernière nouvelle en date, cette collecte de fonds va permettre la construction de la première ligne de fabrication des batteries et d’un centre de recherche et développement. Comme l’explique le directeur général de Verkor, Benoît Lemaignan : “c’est un moment très important pour l’entreprise”.
Des investisseurs éclectiques
Cette campagne de financement historique fait entrer cinq nouveaux actionnaires au capital de la start-up. D’abord Renault qui a investi dans 20 % des parts de l’entreprise pour agrandir le maillage français de production des batteries électriques pour son futur parc automobile 100 % électrique. En contrepartie, le géant apportera de la visibilité et des débouchés à Verkor. D’autres secteurs sont intéressés par l’ambition de la jeune entreprise comme le groupe chimique Arkema ou encore Tokai, spécialiste du graphite. Deux groupes financiers ont à leur tour adhéré à l’aventure grenobloise, le suédois EQT Ventures et le français Demeter. Enfin, les partenaires historiques de Verkor, Schneider Electric, Capgemini et Idec ont soutenu leur poulain dans cette démarche de recherche d’investisseurs. Toutefois, un projet d’une telle envergure doit souvent recueillir l’aval des pouvoirs publics. Verkor l’a obtenu de la région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi du gouvernement français et de l’Europe via le fond d’investissement InnoEnergy.
Le Verkor Innovation Center
Pièce maîtresse pour le développement futur de la jeune pousse, le Verkor Innovation Center devrait voir le jour d’ici fin 2022. « Cette levée de fonds va nous permettre de créer un centre de recherche pour développer nos produits et une ligne de production pilote ”, a affirmé le directeur général de la pépite iséroise. Ce projet naît en parallèle de l’implantation de l’usine Envision à Douai qui a couté plus de 2 milliards d’euros, dont Renault est partenaire. Face au mastodonte chinois, Verkor espère récolter 1 milliard d’euro d’ici à deux ans et commencer à construire sa propre giga-usine de batteries électriques. La production pourrait alors commencer en 2025 au niveau de 16GWh avec un premier véhicule équipé en 2026. La jeune pousse prévoit de grandir jusqu’en 2030 afin d’atteindre 50 GWh. C’est avec confiance que le directeur général voit l’avenir, car le marché européen aura besoin de 1 000 GWh en 2030. Néanmoins, il faudra encore trouver les sources de financements pour une usine avoisinant les 3 à 4 milliards d’euros.
Welcome, #Verkor 🇫🇷!@InnoEnergyEU, @groupeidec & @SchneiderElec back Europe's new battery cell producer.🔋🇪🇺
The new venture will accelerate the production capacity of #lowcarbon batteries in southern Europe.
👀👉https://t.co/IV5DPFOsID pic.twitter.com/UaLLxyX9z3
— European Institute of Innovation & Technology (@EITeu) August 24, 2020