Le Trésor britannique veut émettre 15 milliards de livres en green bonds
Alors que les instances européennes envisagent une réduction de près de 55% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 et que l’UE a annoncé un objectif de neutralité climatique d’ici 2050, le gouvernement britannique entend s’engager en mettant en jeu des sommes conséquentes dans un nouveau champ : celui de la finance durable.
Le Royaume-Uni a ainsi décidé de mettre en place son projet de green bonds de 20 milliards d’euros, une action encore sans précédent pour un seul État. Les fonds levés par le Trésor britannique seront affectés aux transports décarbonés, aux énergies renouvelables ou encore à la protection de la biodiversité. Les Green bonds témoignent ainsi de l’apparition d’un nouveau marché qui atteint désormais les 3 000 milliards de dollars pour l’ensemble des titres favorisant le respect des normes ESG grâce à deux guides : d’un côté les “Greens bonds principles” et les standards de la Climate Bond Initiative.
The UK’s new Green Savings Bonds will let you invest in projects that tackle climate change, improve biodiversity and create green jobs.
During today’s #MansionHouse speech, I talked about how our Green Financing Framework will set out the types of ventures the bonds will fund. pic.twitter.com/6c1c41cq9L
— Rishi Sunak (@RishiSunak) July 1, 2021
Bruxelles et Londres, la bataille des leaders de la finance durable
La finance durable est domaine dans lequel l’Union Européenne revendique pourtant la position de “leader mondial avec 51% des émissions mondiales en 2020” comme le souligne la Commission Européenne, même si le manque de définition claire des projets verts a conduit Bruxelles à mettre en place un cadre européen permettant de mettre clarifier les mesures et la définition de ces actions. Conjointement à la taxonomie établie, la Commission souhaite mettre en place un cadre législatif strict qui lui donne une longueur d’avance sur la City dans l’élaboration des standards verts internationaux.
Face aux revendications de Londres depuis le Brexit de devenir l’un des fers de lance de la lutte contre le réchauffement climatique au travers de produits financiers innovants, l’Union Européenne cherche ainsi à établir un super-standard exigeant permettant de rassurer les investisseurs. Pour se faire, cette dernière veut imposer le respect intégral des objectifs verts des fonds levés au travers de l’emploi d’agences de notation, agréées par l’Esma, le gendarme européen des marchés.
Un marché en pleine croissance grâce aux innovations dans le domaine, dont souhaite bien profiter la France
Dernière innovation dans le domaine, l’investissement à impact va permettre d’agrandir le marché en se penchant sur le financement des entreprises non-cotées. L’originalité de cet investissement qui lui permet de se différencier de la finance durable classique réside dans la finalité plus large des investissements réalisés. Il ne s’agit plus de protéger la planète en lui nuisant le moins possible, mais bien d’améliorer proactivement la situation. Un marché que convoite la France, où elle fait encore une fois face aux pays anglo-saxons avec, à l’échelle mondiale, seulement 15 fonds de dette à impact en cours de levées à ce jour.
De nombreux efforts restent à fournir dans le domaine de la finance durable malgré les efforts des Etats comme ceux du Royaume-Uni. Malgré le renforcement des processus de contrôle et d’authentification, les Etats et instances supra-nationales font encore face aux critiques au sujet des règles d’utilisation encore relativement souples et aux accusations de greenwashing.