« Nouveau Souffle », le parfum de l’Institut Choiseul, c’est la rencontre entre le savoir-faire méditerranéen et le rayonnement de Paris. – Maxime Philippe, parfumeur chez Robertet

Début juillet 2021, des lauréats Choiseul Sud se sont retrouvés dans le Pays de Grasse, à la découverte de l’industrie des arômes, parfums et cosmétiques. Au programme : la visite de deux entreprises clés pour le territoire : Robertet et Shadeline. Pour commémorer ce moment et concrétiser l’envie de faire ensemble, les deux entreprises ont créé, en exclusivité pour l’Institut Choiseul, un parfum, distribué ensuite aux réseaux Choiseul lors de la Garden Party de l’Institut.

Ce parfum, intitulé Nouveau Souffle, est une création personnelle du nez Maxime Philippe, issu de l’école de parfumerie Robertet et lauréat du Prix International du Parfumeur-Créateur 2021 de la SFP. Depuis 1957, ce prix est décerné tous les deux ans à un compositeur de parfums de moins de 35 ans et vient soutenir les jeunes talents internationaux de la parfumerie.

Rencontre avec ce jeune parfumeur primé par ses pairs, qui nous explique la genèse de Nouveau Souffle, le « parfum de l’Institut Choiseul », et l’expertise de Robertet dans les matières premières naturelles.

Vous venez de remporter le Prix International du Parfumeur-Créateur 2021 de la SFP. Que représente cet honneur dans l’industrie ? Que représente-t-il pour vous, à ce moment de votre carrière ?

C’est l’un des plus beaux concours de la parfumerie. Celui que tous les jeunes parfumeurs veulent gagner. Être parfumeur était mon rêve d’enfant et avoir la reconnaissance de la profession m’apporte une immense joie et satisfaction.

C’est un concours qui demande de la créativité. Il y a très peu de contraintes, pas de limite de prix. Aujourd’hui, c’est assez rare. Ça pousse les participants à encore plus d’imagination et d’inventivité. 

Quelle a été votre source d’inspiration pour créer Nouveau Souffle, en exclusivité pour l’Institut Choiseul ? Pouvez-vous nous raconter ce cheminement et l’évolution de la formule de ce qui est devenu Nouveau Souffle ? 

L’histoire de cette note est celle du Choiseul Sud : l’expression de la rencontre entre le savoir-faire innovant méditerranéen et le rayonnement de Paris autour d’un parfum.

J’ai donc été inspiré par le Jasmin de Grasse que l’on cultive non loin de la mer et des herbes aromatiques que certains Parisiens font pousser sur leurs toits ou dans leur jardin. L’histoire est la suivante : un couple revient de vacances de la région grassoise et a rapporté un peu de Jasmin pour le cultiver dans leur petit coin de verdure, aux côtés de la menthe, de la lavande et des agrumes. J’ai cherché d’abord à construire un équilibre entre le cœur Jasmin et la tête fraiche aromatique et hespéridée. Une fois cet équilibre trouvé, j’ai habillé le parfum pour le rendre plus élégant, plus sophistiqué.

En tête, le parfum s’ouvre sur une note Hespéridée (Citron, Bergamote, Mandarine), Verte (accord herbe coupée, pomme) et Aromatique (Menthe, Lavande, Eucalyptus, Thym).

Il se poursuit par un cœur floral avec du Jasmin Pays mais aussi des notes florales transparentes pour apporter de la légèreté.

Le fond laisse un sillage marin – clin d’œil aux vacances passées au bord de mer – mais également de notes Boisées (Cèdre, Patchouli, Bois de Cashmere) et musquées pour un souvenir inoubliable et raffiné.

Comment envisagez-vous votre rôle de parfumeur au sein de Robertet, et plus globalement au sein de cette industrie française d’excellence que sont les arômes et parfums ?

J’ai eu la chance et le privilège de me former à l’école de parfumerie interne de Robertet auprès de Jean-François Latty d’abord puis aux côtés de Karine Vinchon-Spehner. Ils m’ont accompagné, guidé, leurs conseils ont été et sont toujours très bénéfiques. Aujourd’hui parfumeur, j’essaie d’apporter ma vision et mes idées sur les projets tout en restant à l’écoute des remarques et des critiques. Le parfum est quelque chose de très personnel, il est le miroir olfactif de votre personnalité, de votre humeur et de votre passion. Ce qui fait de la création un exercice difficile mais terriblement stimulant.

Vous commencez votre carrière. A quoi ressemblera selon vous l’industrie du parfum dans 30 ans ? La voyez-vous évoluer vers de nouveaux produits, de nouvelles géographies, de nouveaux modes de production, de composition, de consommation ?

J’ai la chance de travailler chez Robertet, pionnier des ingrédients naturels. Nous avons l’habitude de dire que nous sommes une entreprise industrielle de 170 ans avec une mentalité de start-up.

L’innovation est donc au cœur de notre quotidien. Sur le plan des ingrédients, notre palette s’enrichit d’année en année notamment grâce aux découvertes de notre service R&D Matières Premières. La nature n’a pas fini de nous surprendre et nous sommes toujours en quête de nouvelles variétés et de nouveaux procédés d’extraction pour en obtenir le meilleur. Les outils du parfumeur sont également de plus en plus innovants. Nous avons la possibilité d’utiliser certains programmes d’intelligence artificielle ou des techniques de demain comme la neuro-parfumerie.

Sur l’avenir du métier, il y a incontestablement un retour aux belles matières premières, à l’utilisation de plus d’ingrédients naturels dans les parfums. Même avec les outils les plus avancés, l’émotion restera au cœur de notre démarche, il ne faut jamais l’oublier.