Accord trouvé entre Américains et Européens dans le conflit Boeing/Airbus

Boeing et Airbus brandissent le drapeau blanc. Après 17 ans de conflit, les deux avionneurs ont fini par trouver un accord sur leur différend lié aux affaires de financements publics illégaux.

Les deux géants s’affrontaient sur un sol glissant depuis 2019. Bien que l’affaire originelle ait été portée devant le tribunal de l’Organisation Mondiale du Commerce pour des financements illégaux, l’arrivée de Donald Trump à la présidence a modifié l’ampleur du problème. La Maison Blanche a en effet augmenté les taxes douanières sur les produits français, notamment les biens de consommation, symbolisant une compensation au préjudice de Boeing. Une mesure lourde de conséquences pour Airbus, qui a accusé jusqu’à +15 % de surtaxes. En retour, les Européens ont commencé à taxer les produits américains, ainsi que le constructeur américain. Une escalade aussi nocive financièrement pour le Français que l’Américain, et qui a éclaboussé de nombreux autres secteurs économiques.

Un cessez-le-feu nécessaire

L’accord a été salué par les autorités françaises et Airbus, estimant que “cela évitera également les taxes perdants-perdants”. Bilatéralement, les négociations ont permis de suspendre les surtaxes douanières sur les exportations européennes et américaines. Cette suspension, à l’origine d’une durée de quatre mois, a été prolongée de cinq ans afin de soulager les négociateurs.

La querelle économique entre les deux constructeurs a d’ailleurs engendré des dommages collatéraux non négligeables. A titre d’exemple, l’avionneur français emploie des équipementiers américains, ces derniers ont vu leurs taxes abaissées de 10 à 15 % par la gouvernance Trump pour compenser les surtaxes émises sur les produits français. Washington a aussi exempté certains appareils d’Airbus fabriqués aux États-Unis, utilisés sur le territoire national par les compagnies aériennes américaines. C’est donc un poids certain qui a été enlevé des épaules de Boeing et d’Airbus, particulièrement touchés par la crise sanitaire.

Le réveil de l’alliance américano-européenne

C’est l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden qui a réellement débloqué la situation. Le président des Etats-Unis voit d’un très mauvais œil les politiques commerciales anti-européennes mises en place par son prédécesseur. Alors que le dragon chinois se rapproche dangereusement de l’aigle américain, le locataire de la Maison Blanche souhaite revenir à plus de multilatéralisme et ménage ses alliés de l’OTAN afin de renforcer les relations avec eux dans divers domaines. “L’Amérique est de retour. Il est dans l’intérêt absolu des États-Unis d’avoir une grande relation avec l’OTAN et l’UE.”, a-t-il affirmé. “Un nouveau chapitre dans notre relation, poursuit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, car nous passons d’un contentieux à une coopération sur l’aéronautique”.