Quel avenir pour le football français, après l’annonce de premiers partenariats télévisuels avec Amazon ?

A partir de la saison prochaine, il sera nécessaire d’avoir un abonnement à Amazon Prime Vidéo pour pouvoir apprécier les matchs des championnats de football français. En effet, le géant américain a raflé 80 % des droits télévisés suite à l’appel d’offres de la Ligue de Football Professionnel (LFP). 

Pour les trois prochaines saisons, de 2021 à 2024, le géant du commerce en ligne sera le diffuseur principal du football français. Après les déboires et l’échec annoncé de Mediapro, la LFP devait trouver une solution pour obtenir cette manne financière conséquente que représentent les droits télévisés. Cette entrée de l’entreprise de Jeff Bezos dans le football français rapportera 250 millions aux clubs de l’élite. La LFP a fait un pari osé en misant sur Amazon, mais c’est sans doute sa puissance financière qui a été perçue comme un indicateur de stabilité pour le football français, particulièrement affecté par la crise sanitaire avec de nombreux clubs historiques dans le rouge financièrement. Amazon a misé gros dès la signature du contrat, en réglant 40 % de la facture dès le départ. Après l’abandon du groupe sino-espagnol Mediapro, promettant un milliard d’euros de fonds injectés dans le football français, il était nécessaire pour la LFP de trouver des fonds pour assurer sa survie. 

Canal +, l’abandon d’un diffuseur historique ? 

Même si la chaîne du groupe Bolloré continuera à diffuser deux rencontres de Ligue 1 par semaine, son hégémonie et l’assurance financière que la chaîne accorde aux clubs français continuent de s’étioler.  Par conséquent, le football français va voir l’écart de pouvoir financier avec ses voisins européens poursuivre son aggravation. Le fondateur de l’Observatoire du sport business, Vincent Chaudel, déclarait que le football français fait partie “des grands perdants” de cette opération historique. Les clubs français payent leurs difficultés à être compétitifs et attrayants pour le grand public. Le football français ne séduit plus comme avant un public dont l’attrait pour le football décroît depuis plusieurs années. En cause ? Des performances sur la scène européenne compliquées et une fragilité du modèle économique dans un univers ultra-concurrentiel dominé par les Anglais, les Espagnols et les Italiens. Seul éclairci dans ce paysage footballistique ombragé, le club présidé par les dirigeants qataris qu’est le PSG, qui sert de locomotive économique au football français.

Amazon, un nouveau géant de la scène sportive mondiale ? 

Après avoir acquis les droits de diffusion de la NFL dans le football américain, les grandes compétitions de tennis comme Roland-Garros ou Wimbledon, quelques rencontres de Ligue des champions en Allemagne et en Italie, la société de Jeff Bezos sait que la diffusion des compétitions sportives rapporte des finances mais également un public. Si le groupe n’a pas encore communiqué sur ses tarifs, on peut penser que la puissance de sa structure économique laissera présager des prix abordables pour les passionnés de football en France. Amazon veut fidéliser ses consommateurs. A défaut de savoir si ce pari s’avère gagnant pour les clubs français, on peut penser que les aficionados du football y trouveront leurs comptes lorsque les années précédentes il fallait débourser plus de 100€ par mois pour voir l’ensemble des rencontres européennes. Le streaming permettra peut-être au football français de séduire à nouveaux les jeunes, de moins en moins intéressés par ce sportSi la LFP semble satisfaite de l’arrivée d’Amazon, Canal + affirme que la concurrence sur ce marché se retrouve altérée puisqu’elle doit injecter des fonds supérieurs à Amazon pour moins de match diffusés. Par conséquent, Canal +  a décidé de se retirer de la Ligue 1. Affaire à suivre…