Thalès et Atos créent une société commune pour développer des plateformes de données pour la sécurité et la défense
Afin de développer un logiciel d’analyse de données souverain pour les militaires, les services de sécurité et de renseignement, Thales et Atos se sont associés dans la nouvelle co-société Athea, pour lancer un système de plateformes performantes pouvant concurrencer le rival américain Palantir.
En 2016, la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) s’était retrouvée empêtrée dans plusieurs polémiques suite à l’adoption du programme de technologie américaine Palantir. Cette entreprise était notamment financée par la CIA et le contrat avec les services français avait dû être reconduit pour trois années supplémentaires, à défaut de trouver une solution française ou européenne. Depuis, la Direction générale de l’armement (DGA) avait formulé des demandes visant à créer un logiciel souverain de traitement massif de données. En avril, les deux entreprises françaises, Atos et Thales, ont donc été désignées co-titulaires de ce marché visant à préparer la plateforme partenaire de Artemis, le programme technologique de la DGA.
Dans la course mondiale à l’IA, la #Défense a un rôle-clé.
Nous sommes fiers que @florence_parly salue la création d'Athea par Atos et @ThalesGroup. Nous apporterons au programme ARTEMIS le meilleur de nos compétences #bigdata et #IA.@Armees_Gouv https://t.co/JlwHVKPrfa pic.twitter.com/wZyCDj4j3d— Atos France (@AtosFR) May 11, 2021
Ce futur logiciel à destination des états-majors de l’armée et des entreprises souveraines spécialisées dans la défense, la sécurité et le renseignement, va voir le jour prochainement. Les dirigeants d’Atos et de Thales entendent donc s’appuyer sur l’ensemble du secteur et des compétences spécifiques de leurs équipes, en utilisant les services d’entreprises comme Sopra Steria ou Capgemini. Et ce projet d’ampleur a pour objectif assumé de concurrencer le géant américain Palantir, qui emploie pas moins de 2400 salariés et offre ses services à une centaine d’organismes.
Anticiper l’hégémonie de l’IA et assurer une souveraineté française dans ce domaine ?
L’intelligence artificielle poursuit sa croissance effrénée à travers le monde. Adossée à une pluralité de secteurs allant de l’industrie, la santé mais également l’armement, la France sait qu’elle a une carte à jouer en la matière et notamment s’assurer de son indépendance à ce sujet. En effet, l’analyse du Big Data par les services de l’armée française est un enjeu impérieux pour la sécurité de la nation. Renseignement, cybersécurité, logistique, l’analyse de la donnée est un défi pour l’avenir qu’Atos et Thales comptent bien remporter avec le programme Athea. La société civile également aura besoin dans certains secteurs sensibles de s’appuyer sur ces spécialistes de la data.
Les géants pharmaceutique Sanofi, et de l’aviation, Airbus, ont eux choisi de s’appuyer sur les services de l’américain Palantir. Afin d’offrir un service performant et attractif, Athea sait qu’il faudra se montrer compétitif et patient. Présenter des prix intéressants et éviter de poursuivre des objectifs de rentabilité dans les premières années de son existence pourront s’avérer pertinent dans la stratégie de développement de ce nouvel outil 100% made in France.