La part des CDI progresse dans l’emploi grâce à l’aide à l’embauche des jeunes en France

Les jeunes, plus que leurs aînés, ont été touchés sévèrement par la hausse de chômage qui s’est profilée l’année dernière suite à la crise sanitaire. L’Etat, afin de réduire le phénomène de chômage de masse des jeunes, a donc entamé à l’été 2020, un plan “d’aide à l’embauche des jeunes”.

Une des mesures de ce plan consiste à encourager les employeurs à embaucher des jeunes de moins de 26 ans en CDI ou CDD, en leur proposant une compensation de cotisations patronales de 4 000 euros soit 1 000 euros par semestre. En effet, les entreprises en baisse d’activité, ont supprimé les missions d’intérim et réduit la part des CDD à renouveler, où les jeunes sont surreprésentés dans ces types d’emploi. De plus, les secteurs qui emploient les jeunes comme le tourisme, la restauration, le sport ou encore la culture ont été également pénalisés par la crise. Ainsi, les compensations patronales ont généré l’embauche de 1,3 millions de CDI ou CDD pour les moins de 26 ans entre août 2020 et janvier 2021.

Des effets positifs qui n’ont pas profité à tous les jeunes 

Pour la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du Ministère du travail (Dares) et le Conseil d’analyse économique, les résultats de cette politique sont à nuancer. Si l’embauche des jeunes de 22 à 25 ans a été 7 % plus élevée qu’elle ne l’aurait été sans le plan d’aide, la part totale d’emploi chez les jeunes n’a pas forcément augmenté. L’aide “aurait favorisé un déplacement de l’emploi des 22-25 ans vers des CDD longs et CDI, sans conduire à une hausse du taux d’emploi”.  L’augmentation n’a pas profité aux autres formes d’emploi à savoir l’intérim. De plus, cette hausse de l’emploi des jeunes de 22 à 25 ans a pu se faire, d’après la Dares, au détriment des jeunes de plus de 26 ans. Pour que le dispositif puisse profiter plus globalement à l’ensemble de la population jeune, il faudrait selon plusieurs experts étendre l’aide aux plus de 26 ans et la restreindre aux secteurs les plus touchés par la crise (culture, restauration, hôtellerie, sport…). 

Les entreprises qui recrutent un apprenti de moins de 18 ans ou un majeur ont eux profité d’un dispositif qui rend quasi-nul le coût d’apprentissage grâce à un soutien allant de 5 000 à 8 000 euros. Les chiffres pour mesurer le succès de cette mesure ne sont pas encore disponibles, mais les premiers effets ressentis sont positifs. Le Premier Ministre Jean Castex a déclaré que “l’aide pour les apprentis est quelque chose d’inédit et qui marche très bien. On est même surpris des chiffres qu’on enregistre dans beaucoup de branches ou de secteurs, comme le bâtiment ou la banque”. Des outils utiles pour accompagner le rebond de l’emploi espéré pour les prochains mois grâce à l’amortissement de la crise sanitaire par la vaccination.