La startup française WaterHorizon a développé un système de stockage de la chaleur perdue des usines

La pépite toulousaine Water Horizon s’apprête à industrialiser une nouvelle technologie de stockage de chaleur perdue des usines en signant un contrat avec Dalkia, une filiale d’EDF. La chaleur dégagée par l’ensemble de l’appareil industriel français correspond à l’énergie émise par six centrales nucléaires. Water Horizon a été créée avec pour objectif : transporter et valoriser cette chaleur industrielle auprès de sites clients.

Jean-Emmanuel Faure, CEO de Startup Water Horizon, diplômé de l’INP-Enseeiht à Toulouse en mécanique des fluides, a su profiter du statut d’étudiant-entrepreneur et bénéficier d’une aide pour développer son projet de captation de la chaleur perdue des usines. Il finit par intégrer l’incubateur Nubbo pour les startups à Toulouse puis fait la rencontre des représentants de la filiale d’EDF, Dalkia, chargée du développement des énergies renouvelables. Water Horizon avait pour vocation de se “consacrer au dessalement d’eau de mer” mais suite à sa rencontre avec Dalkia le jeune entrepreneur s’est intéressé de plus près à la problématique de la chaleur fatale. 

Une technologie encore en voie d’industrialisation 

En 2017, deux brevets ont été déposés par Water Horizon sur un procédé de thermochimie utilisant conjointement des réactifs sous formes gazeuses, solides et liquides. “Notre technologie fonctionne comme une batterie thermique, explique le jeune entrepreneur. Nous séparons deux composés chimiques grâce à l’apport de chaleur. Il suffit de les combiner pour produire du chaud à nouveau” explique Jean-Emmanuel Faure. La technologie développée par la startup est une batterie sous la forme d’un container facilement transportable par camion. Sur le site industriel ou elle a vocation à être placée, elle récupère la chaleur et la distribue auprès d’un site qui en a besoin sous forme de chaud ou de froid. Pour le CEO de Water Horizon cela va permettre aux entreprises de réduire leur taxe CO2, pour ce qui est de revendre l’énergie stockée il ajoute que “par la suite nous revendrons cette énergie renouvelable à un prix concurrentiel à d’autres entreprises pour faire en quelque sorte de l’économie circulaire”.

Afin d’augmenter la capacité de stockage des batteries (de 1 à 5 mégawatts), Water Horizon bénéficie de l’aide de plusieurs partenaires industriels. Il s’agira également, pour développer le produit, de la création de nouvelles gammes de batteries à différentes températures. Pour la fin de l’année 2021, la start-up de sept salariés souhaite franchir le cap industriel sur sa technologie et construire sa première unité à usage industriel. Ce projet est financé par une levée de fonds à hauteur de plusieurs millions d’euros et constitue un nouvel exemple d’innovation de rupture utile dans la stratégie de transition énergétique des entreprises.