La jeune pousse française Jungle veut développer ses fermes verticales après une levée de fonds réussie

La jeune pousse française Jungle lève plus de 42 millions d’euros pour déployer un réseau de fermes verticales à travers toute l’Europe. Jungle est parvenue à produire ainsi 50 000 végétaux en 2020, parmi lesquels des herbes aromatiques, salades et fleurs.

Par cette levée de fonds, Jungle entend s’implanter durablement dans la distribution en grande surfaces, dans l’agroalimentaire mais également dans le monde du parfum. Fondée en 2016 par Gilles Dreyfus, la startup a commencé son activité au Portugal dans un container de 15m2, après une étude du marché au Japon et aux Etats-Unis. Aujourd’hui, la jeune pousse française possède une ferme verticale à Château-Thierry, dans l’Aisne. Les avantages de la culture verticale sont multiples puisqu’elle est entièrement sans pesticides et demande beaucoup moins de surface.

Pour un kilo de laitue, la culture verticale de Jungle nécessite un litre d’eau contre 20 litres sous serre et 250 litres pour une agriculture en plein champ, pour un rendement bien supérieur. L’hydroponie couplée à la culture verticale permettent la pousse de végétaux avec un substrat irrigué par de l’eau dans un espace réduit. La densité de plantes au mètre carré est donc très importante et permet un rendement important. Cette méthode a notamment séduit le groupe Intermarché et Monoprix qui commercialisent les produits de la marque depuis 2020.

Une initiative éco-responsable au rendement maximal ?

La ferme verticale de Jungle s’étale à présent sur plus de 5 500 mètres carrés afin de soutenir la demande croissante de clients convaincus, et entend déployer ce concept à travers toute l’Europe. Pour se faire, la jeune pousse française a levé plus de 42 millions d’euros dont 7 millions en equity auprès de Founders, Future Demeter Partners et d’investisseurs historiques comme Alain Dinin et Serge Papin.

Cet investissement est le premier pas vers une production à grande échelle, européenne puis internationale. Pour donner suite à cette injection l’entreprise pourra créer deux autres fermes afin de booster sa production à 10 millions de végétaux pour l’année 2022 contre une production d’ordre de 50 000 plantes en 2020. L’agriculture verticale permet également la culture urbaine, avec un rendement optimal, et les fermes pourront donc être implantés en milieu citadin, une piste de plus en plus attractive pour les plus grandes villes du monde (dont Paris) qui entendent s’engager sur cette voie. Le PDG de Jungle, Gilles Dreyfus, se montre lui très enthousiaste quant à l’avenir de son entreprise, qui séduit même le monde de la parfumerie.

Avec une culture peu gourmande en énergie, riche en nutriments et en rendements, Jungle intéresse et séduit de plus en plus de grands groupes. À la suite des investissements de cette année, l’entreprise devra réfléchir à l’opportunité de vendre ses produits à des grossistes, à la restauration ou à des industries cosmétiques. Selon une étude du Allied Market Search, le marché des fermes verticales pourrait représenter 12,77 milliards de dollars d’ici 2026. Jungle pourrait alors s’illustrer comme un précurseur de la culture verticale en Europe et une entreprise stratégique pour la place de notre pays dans ce secteur.