L’OCDE revoit ses prévisions pour la croissance mondiale à la hausse grâce aux avancées de la vaccination

Avec les campagnes de vaccination et les plans de relance adoptés à travers le monde, en particulier aux Etats-Unis, l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit que la croissance mondiale devrait rebondir finalement de 5,6% pour l’année 2021 contre 4,2% prévus en décembre 2020

Le 9 mars dernier, l’OCDE a publié ses prévisions de croissance mises à jour. En décembre, l’organisation prévoyait 4,2% de croissance dans le monde, estimation désormais revue à la hausse pour atteindre 5,6%, en raison d’un rebond d’activité plus fort que prévu au second semestre 2020. Cette reprise économique mondiale repose majoritairement sur les campagnes de vaccination menées dans le monde. 

Accélérer la vaccination

L’organisation internationale signale que dans de nombreux secteurs, l’impact économique lié aux restrictions lié à la crise sanitaire est désormais plus limité qu’en avril dernier, avec des mesures plus adaptées qui ont permis de redresser partiellement l’activité. Les nouvelles prévisions de croissance de l’OCDE sont pour certains pays revues très nettement à la hausse, comme pour les Etats-Unis (6,5% contre 3,2%) ou l’Inde (12,6% contre 7,9%), mais légèrement réduites pour d’autres dont la France (5,9% contre 6%) et la Chine (7,8% contre 8%). Les rythmes de la sortie de crise seront donc différents selon les pays.

Dans les 37 pays membres de l’Organisation, la production industrielle est revenue à son niveau d’avant crise. Cependant, tous les secteurs ne sont pas encore sortis du marasme, avec des services qui souffrent encore des mesures restrictives liées à la situation. Les pays de l’OCDE comptent, en un an, 10 millions de chômeurs en  plus. De plus, le temps de travail a diminué de 5% dans les pays riches et touche plus particulièrement les femmes, les jeunes et les employés à bas revenu. 

Pour soutenir leur économie, de nombreux pays ont mis en place des plans de relance massifs. C’est notamment le cas pour les Etats-Unis qui, en décembre dernier, ont mis en place un plan de 900 milliards de dollars (soit 4% du PIB du pays) et ont annoncé un autre plan de 1 900 milliards de dollars voté il y a quelques jours, et qui devrait largement profiter à l’économie mondiale. En ce qui concerne l’Union Européenne, son plan de relance de 750 milliards d’euros annoncé en mai 2020 tarde à être mis en place. Mais la sortie de crise n’est possible que par l’amélioration sanitaire et donc la vaccination, encore trop lente selon l’économiste en chef de l’OCDE Laurence Boone :« Il faut accélérer les vaccinations, sinon le coût économique et social de la pandémie risque de s’alourdir ».

Vers le retour d’inquiétudes sur l’inflation ?

Pour accélérer la vaccination, l’OCDE suggère d’avoir recours au dispositif du CTAP créé par l’Organisation Mondiale de la Santé en 2020, ajoute Laurence Boone : « Nous ne faisons pas assez. Le rythme des vaccinations n’est pas assez rapide. Il faut plus de transferts de technologie, plus de licences de production ». Ce dispositif permet de rendre accessibles tous les traitements, vaccins et technologies de lutte contre la Covid-19 mise au point par les entreprises pharmaceutiques sans suspendre les droits de propriété intellectuelle.

L’Union Européenne a commandé deux fois plus de doses que son nombre d’habitants alors que l’Afrique du Sud n’a pu en commander seulement que pour un quart de sa population. Dans l’intérêt de la reprise économique mondiale, et pour leurs propres intérêts, les pays riches doivent donc renforcer leurs efforts de solidarité internationale d’après l’OCDE.

L’augmentation des taux obligatoires aux Etats-Unis et en Europe fait toutefois craindre un retour de l’inflation. D’après l’Organisation, il s’agit seulement d’un phénomène de transition qui ne devrait pas entraîner à une augmentation des taux d’intérêts. L’OCDE se dit plutôt préoccupée par le niveau d’endettement des entreprises plus élevé qu’en 2009. Autant d’analyses et de conseils qui devraient inspirer les politiques publiques des pays membres de l’organisation dans les prochains mois, pour orienter la reprise économique pour pour soutenir les secteurs encore en difficulté. A ce titre, le plan de relance massif adopté aux Etats-Unis, selon la volonté de Joe Biden, constitue un motif d’espoir, que les risques de renforcement de l’inflation et de hausse des taux d’intérêt qu’il entraîne ne semblent pas pour l’instant doucher.