Thalès veut maîtriser les innovations de rupture pour rester un pilier de la défense

Thales, groupe d’électronique français spécialisé dans l’aérospatiale, la défense et la sécurité, a su résister à la crise sanitaire et maintenir son investissement dans la recherche et le développement. Malgré un recul de 33%, le bénéfice net du groupe est resté dans le vert et a atteint 987 millions d’euros en 2020. La résilience de l’entreprise s’explique par un modèle économique flexible qui lui a permis de profiter de la numérisation de la vie économique.

Il y a 5 ans, Thales, avec le soutien de son administration et ses actionnaires, avait déjà commencé à investir dans un socle de technologies qui, dans un contexte de pandémie, Brexit et tensions internationales, s’est montré à la hauteur des espoirs de tous.  D’après Patrice Cain, PDG de Thales, “le groupe a retrouvé un niveau de productivité quasi normal en France et dans le reste du monde dès l’été 2020”. Cette capacité à résorber les chocs s’explique bien évidemment par les investissements, mais aussi par la forte mobilité interne au sein du groupe. En interne, les ingénieurs en aéronautique qui ont vu leur charge de travail baisser ont pu se rassembler dans un centre de compétence en ingénierie et soutenir d’autres divisions ou se mobiliser dans la recherche. 

Se positionner comme un leader de la révolution numérique

Le groupe regarde déjà vers l’avant et projette de devenir le leader de la deuxième révolution numérique, dite « révolution quantique », en portant la technologie quantique à maturité. Thales, afin de faire de l’Europe l’avant-garde de cette révolution, a appelé à la mise en place d’une troisième initiative de recherche PIEC sur les capteurs quantiques. Les deux premières initiatives ont été dédiées à l’ordinateur et aux communications quantiques. L’Europe prévoit, d’ici 2027, d’investir 4,5 milliards d’euros dans les technologies quantiques afin de garantir le développement économique, la souveraineté en matière de conquête spatiale et de secrets militaires.

L’Europe, qui n’a pas su rattraper les Etats-Unis face à la bataille du web et a pris du retard dans l’IA, se prépare activement à s’emparer de la première place en termes de technologies quantiques. Ces technologies permettraient de faciliter la transition écologique puisqu’elles seraient utilisées afin d’optimiser le trafic aérien et ferroviaire. En plus de renforcer les logiciels de cybersécurité, ces technologies pourraient contribuer à apporter une connectivité à haut débit à l’ensemble de la planète réduisant de ce fait la fracture technologique. De plus, cette technologie quantique serait la solution pour développer l’identité numérique et offrir aux citoyens sans identité officielle (près 1,2 milliard de terrien d’après la Banque Mondiale) la possibilité de voter à distance, faire l’acquisition d’une identité et profiter pleinement des droits d’accès aux services sociaux. 

Thalès a donc bien l’intention de donner à la France un avantage dans ce secteur et d’assurer notre souveraineté économique et industrielle sur des aspects stratégiques de notre vie et de notre sécurité. Gageons que le contexte de relance de l’économie et la prise de conscience de tous les acteurs de la vie publique et économique de notre pays sauront accompagner efficacement cet objectif fondamental.