L’Australie parvient à assurer une rémunération des médias par les grands acteurs du numérique

Les parlementaires australiens sont parvenus à adopter une loi obligeant les géants du numérique à rémunérer les médias. 

Facebook est revenu sur sa décision de bloquer les contenus d’actualité dans le pays après que le ministre des Finances Josh Frydenberg et le directeur général de Facebook Australia Will Easton soient parvenus à trouver un compromis sur le sujet. Les négociations ayant été rudes et Facebook ayant bloqué dans tout le pays la publication de liens amenant les utilisateurs vers des sites d’actualités, certaines pages de services de secours avaient elles aussi été impactées. De nombreux acteurs politiques en Australie comme ailleurs dans le monde, et une immense majorité de la population australienne s’étaient indignés de l’attitude de l’entreprise de Mark Zuckerberg. 

Le 25 février, Canberra a finalement inscrit dans le marbre une loi contribuant “à faire vivre le journalisme d’intérêt public en Australie” avec un texte contraignant Google et Facebook à rémunérer les médias pour la reprise de leurs contenus. Afin d’éviter d’être soumis à la décision unilatérale du Parlement australien, les deux géants de la Silicon Valley ont trouvé un accord au sujet de la rémunération des médias. Le but du gouvernement australien est de s’assurer que les organes de presse du pays tirent des bénéfices sur les contenus partagées sur les plateformes numériques en raison des flux qu’ils génèrent. 

Vers une limite à la toute-puissance des GAFAM ? 

Facebook et Google ne devraient donc pas faire l’objet de sanction financière si ces derniers respectent la législation australienne les contraignant à conclure des accords avec les différents médias dont ils souhaitent pouvoir utiliser et partager le contenu. Afin d’apaiser les tensions, le gouvernement est parvenu à trouver une mesure de conciliation en octroyant deux mois supplémentaires aux plateformes pour négocier de tels accords avec les médias. 

Google a donc décidé de créer un nouvel outil, Google News Showcase, dont le contenu issu des médias devra être rémunéré, tandis que Facebook avec son produit News, paiera également les fournisseurs d’informations. Facebook poursuit ainsi son investissement massif dans les médias d’information. Ce n’est pas moins de 1,6 milliards que l’entreprise a investi dans les médias depuis 2018. 

Cette législation novatrice pourrait servir à résoudre les tensions entre les GAFAM et les législateurs dans le reste du monde pour rééquilibrer les relations entre les entreprises de presse et les géants du numérique. En effet, ces derniers n’ont cessé de voir leurs revenus grossir via des modèles économiques basés sur la publicité pendant que les médias traditionnels souffrent de difficultés financières croissantes. Une possible inspiration pour d’autres juridictions, où le comportement de Facebook pendant les négociations n’est pas passé inaperçu et pourrait limiter la bonne volonté de certains décideurs.