La construction d’un vaste parc éolien au large du Calvados va bientôt débuter

C’est un projet porté par EDF Renouvelables, la filiale du groupe Enbridge EIH, ainsi que wpd, reconnu pour sa production d’énergies renouvelables, qui vient de recevoir son coup d’envoi après plusieurs années de luttes par des associations militantes en faveur de l’environnement, et d’autres souhaitant voir les plages du Débarquement entrer au prestigieux Patrimoine Mondial de l’Unesco, une entrée qui aurait forcé l’arrêt du projet.

Le parc éolien offshore, au large de Courseulles-sur-Mer, sera composé de 64 éoliennes et permettra la production d’environ 450 MW, fournissant en retour la consommation de 630 000 individus : 90% des habitants du Calvados, d’après RTE, faisant partie des entreprises impliquées. Lancé ce 22 février, c’est en 2024 qu’il sera pleinement opérationnel, se déroulant alors sur environ 45 kilomètres carrés, à 10 kilomètres des côtes du Bessin.  

Le coût d’investissement total sur ce projet s’élève à pas moins de 2 milliards d’euros, et l’Etat y a conclu, en 2018, un contrat d’achat d’électricité s’étalant sur 20 ans. Si EDF Renouvelables, EIH et wpd ont insisté dans un communiqué commun sur les milles emplois que ce projet générera, leur communication à l’annonce du lancement du parc témoigne des difficultés que ces acteurs ont eu pour que ces éoliennes puissent finalement s’ériger. 

Un parc éolien face à des intérêts contraires

Ce projet a en effet rencontré une forte résistance de la part de plusieurs associations, notamment militantes en faveur de l’environnement,” dont les demandes ont définitivement été repoussées par l’Etat en 2018. La déclaration d’Achim Berge Olsen, Président Directeur Général de wpd offshore France, dans laquellle il s’est dit “ très fier de franchir cette nouvelle étape du projet de Courseulles-sur-Mer, après un long travail engagé par nos équipes dès 2008 en Normandie”, atteste de la longueur du processus pour la mise en place du projet dûe aux problèmes politiques et recours judiciaires, par ailleurs estimés comme responsables du retard national dans l’éolien en mer.

Dans son communiqué, EDF Renouvelables n’a pas manqué de rassurer les différentes parties concernées, insistant notamment sur les études environnementales conduites en lien avec des associations locales, sur le fait que “la cohabitation des usages et notamment la pêche à la coquille Saint Jacques” a été assurée avec les pêcheurs, et qu’au vu du fait que les plages du Débarquement se situent non loin du parc éolien qu’“un groupe de travail rassemblant notamment l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre et l’Université de Caen a été formé afin de prendre en compte l’histoire du site et le devoir collectif de mémoire”. A voir si ces mesures, couplées aux “nouvelles actions de concertation” prévues à l’été 2021 pour informer les habitants riverains du chantier, permettront la mise en place du projet sans complexités.