Le débat s’ouvre sur le calendrier du procès d’impeachment de Donald Trump au Sénat

C’est historique : Donald Trump devient le premier président à faire face à deux procédures d’impeachment. Après l’affaire ukrainienne, l’ancien président est accusé d’avoir encouragé les manifestations du 6 janvier au Capitole. Désormais, le débat s’ouvre sur la durée et l’organisation de son procès d’impeachment au Sénat, qui pourrait avoir de grandes conséquences pour la présidentielle de 2024.

Avec 232 voix contre 197, la Chambre des représentants a tranché en faveur d’une nouvelle procédure de destitution, dont l’acte d’accusation, transmis au Sénat, mènera à l’ouverture d’un procès à partir du 9 février.

Une procédure contestée

L’impeachment, dans les faits, revient à statuer sur l’incapacité d’un officiel fédéral à remplir ses fonctions. Donald Trump n’étant plus le président des Etats-Unis d’Amérique depuis le 20 janvier 2021, certains représentants républicains ainsi que son équipe de défense prônent l’irrecevabilité de cette procédure. Si la mise en accusation pour « incitation à l’insurrection » est déposée dès le 13 janvier par la Chambre des représentants, les fonctions de Donald Trump ont depuis expiré. C’est sur cet argument que la legal team de l’ancien président se focalisera. Et cette équipe est justement en plein bouleversement.

Butch Bowers et Deborah Barberi, des avocats de Caroline du Sud ont décidé d’un commun accord de quitter l’équipe de Donald Trump samedi 30 janvier. Dimanche 31 janvier, l’ancien président a désigné David Schoen et Bruce Castor pour reprendre le dossier. Ces rebondissements tiennent journalistes et politiques en haleine et la date du 9 février arrivant à grands pas, l’équipe Trump a publié dans un rapport adressé au Sénat ses principales pistes de défense, consistant d’une part en la négation d’une quelconque incitation à la violence le 6 janvier 2021, et d’autre part à l’irrecevabilité de cette procédure car Donald Trump n’est plus président. Surtout, le risque d’une interdiction de concourir à de futures élections fédérales en cas de vote de l’impeachment empêcherait Donald Trump de se représenter en 2024 pour reprendre la Maison-Blanche.

Pour condamner Donald Trump, le Sénat doit voter à hauteur de deux tiers pour sa destitution, ce qui représenterait 17 voix républicaines.  Certains républicains expriment des réserves quant à cette procédure, qui arrive trop tard, en l’occurrence après la fin du mandat de Donald Trump, et très peu de sénateurs républicains semblent ainsi prêts à franchir le pas et condamner l’ancien Président tant leur popularité auprès de la base du parti en souffrirait. Le procès qui commencera le 9 février et sera présidé par le sénateur démocrate Patrick Leahy est donc d’ores et déjà historique mais pourrait bien ne déboucher sur rien.

Les prochaines semaines s’annoncent donc décisives pour l’ancien président Donald Trump, qui s’est retiré pour l’instant dans sa résidence de Floride. Le 46ème Président des Etats-Unis, Joe Biden, a quant à lui indiqué que ce procès était « nécessaire », même si beaucoup de ses proches s’inquiètent de ce qu’il puisse mettre au deuxième plan les priorités du nouveau Président et ralentir la nomination de son cabinet.