Le chômage des jeunes se remet à croître en Europe avec la crise sanitaire

Malgré des chiffres globaux sur l’emploi relativement stables ces dernières semaines en Europe, le nombre des demandeurs d’emploi les plus jeunes remonte. Une première depuis décembre 2019.

Si l’Union européenne a réussi à limiter les effets les plus brutaux de la crise sur le chômage en 2020, et ce, malgré la pandémie de Covid-19 mettant de nombreux secteurs professionnels à l’arrêt, les jeunes demeurent la tranche de la population la plus affectée par le chômage. La Commission avait pourtant tenté de limiter les effets de la crise en renforçant la Garantie pour la jeunesse, un programme lancé en 2013 pour accompagner les jeunes dans leur insertion sur le marché du travail. Les entreprises des 27 états de l’Union faisant face à une situation difficile, il est très compliqué pour les jeunes souhaitant entrer sur le marché du travail de trouver un emploi. Les obstacles à la recherche d’un premier emploi, d’un stage ou d’un contrat d’apprentissage sont nombreux. 

Le 1er février, Eurostat a publié les statistiques sur le chômage dans l’Union. Dans l’ensemble, le chômage reste stable avec 7,5% de personnes sans-emploi, et enregistre même une légère baisse depuis septembre. Pour les jeunes, les chiffres sont peu encourageants et le taux de chômage atteint lui 17,8% dans l’espace communautaire. Au total, ce ne sont pas moins de 3,15 millions de jeunes Européens qui sont désormais à la recherche d’un emploi.

Le risque d’un creusement des inégalités sociales 

Les pays où les jeunes subissent le plus cette situation sont l’Espagne, en tête avec un taux de chômage des 18-25 ans de 40,7%, suivie de la Grèce avec 35% et de l’Italie avec 29,7%. Les autres pays où le taux de chômage chez les jeunes dépasse les 20% sont la Lituanie, la France ou la Suède. 

Les inégalités sociales risquent d’exploser en raison des difficultés que rencontrent les jeunes moins diplômés. La fermeture de secteurs comme la restauration ou l’hôtellerie n’arrange en outre rien à la situation. Si les jeunes ne sont évidemment pas épargnés par la crise sanitaire et économique, ils éprouvent en plus des difficultés liées à l’isolement social, la suppression des emplois-étudiants et la fermeture des lieux d’enseignement. L’Union européenne et ses Etats membres doivent faire face à un défi périlleux, risquant encore d’accroître la tension sociale au sein de chacune des sociétés, et entre les différents pays de l’Union.