Le Honduras interdit constitutionnellement l’avortement

Lundi 21 janvier le Parlement du Honduras a « levé un bouclier » contre l’avortement en rendant sa légalisation constitutionnellement impossible. Une mesure censée repousser la “vague verte” qui a soufflé en Amérique Latine. Mouvement qui a lutté, avec succès, pour la légalisation de l’avortement en Argentine. L’Honduras interdisait déjà l’avortement et les moyens de contraception d’urgence même en cas de viol ou d’inceste.

A présent l’article 67 de la Constitution précise que “ la pratique de toute forme d’interruption de la vie de l’enfant à naître, dont il faut respecter la vie à tout moment, est considérée interdite et illégale. Les dispositions légales qui seraient créées après l’entrée en vigueur du présent article et qui établissent le contraire seront nulles et non avenues “. Une procédure accélérée qui vise également l’interdiction du mariage homosexuel. 

Un risque pour la santé des femmes ?

Beatriz Valle, parlementaire du Parti « Libre » de centre-gauche a affirmé que l’avortement au Honduras était “une question de santé publique, mais que les citoyens ne veulent pas la considérer de la sorte”. Toutefois, pour réaliser malgré tout des avortements dans des cas extrêmes, et dans un pays ou avorter est puni par une peine de trois à six ans de prison, les femmes prennent des risques considérables, souvent au risque de leur santé et avec des conséquences considérables pour leur famille et pour leur situation financière.

Le Honduras est par ailleurs le pays d’Amérique latine qui souffre du plus haut taux de féminicide et de violence sexuelle. En 2020, plus de 100 000 femmes y auraient subi des violences domestiques. Loin d’être découragée par la situation, la représentante du mouvement pacifiste féministe internationale, Cristina Alvaro a déclaré que les féministes “continueraient à se battre pour le droit de décider”.