Forte mobilisation syndicale contre le projet Hercule d’EDF

Cible de nombreuses revendications syndicales, le projet Hercule, qui porte sur la division des activités d’EDF en trois entités, fait une nouvelle fois l’objet de manifestations, suite à l’appel à la grève émis par le front uni de la CGT, CFE-CGC, CFDT et FO. Sur l’ensemble des collaborateurs du groupe, environ un agent sur 4 aurait ainsi été en grève ce mardi 19 janvier, soit 28,5% de l’effectif d’EDF, d’après les estimations de la direction. 

Des chiffres similaires à ceux des précédentes journées de mobilisation à l’encontre de ce projet. Le 19 janvier était en effet la quatrième journée de mobilisation organisée pour manifester l’hostilité d’une partie des salariés d’EDF au sujet d’Hercule : avec 31,56% de participation le 26 novembre, puis respectivement 32,4% le 10 décembre et 28,61% le 17 décembre, l’intérêt des agents pour ces appels dénote d’un sentiment partagé qui n’a pas faibli sur les deux derniers mois.

Vers un démantèlement de l’énergéticien ?

La crainte principale des différentes fédérations syndicales consiste en un démantèlement de l’entreprise, ce contre quoi entendent lutter les salariés les plus mobilisés en actionnant ces grèves comme leviers de pression. Le projet Hercule, qui prévoit la scission d’EDF en trois entités, EDF Azur en charge des barrages hydroélectriques, EDF Vert, qui serait elle cotée en bourse et concentrant les activités de distribution d’électricité et énergies renouvelables, et EDF Bleu, gérant les activités liées au nucléaire, est ainsi vu comme une menace de « démantèlement » par de nombreux acteurs de ce secteur. 

“Hercule est un non-sens et l’antithèse de ce dont on a besoin”, d’après le secrétaire général de la CGT Mines Energies. “Mener une action de service public en ayant 35% de capitaux privés, je ne crois pas que ce soit possible”, a-t-il également ajouté. C’est pourtant en premier lieu pour réussir à trouver un fonctionnement économique qui ne soit pas si défavorable au groupe que ce projet a été pensé, en étant une contrepartie du gouvernement pour obtenir, de la Commission Européenne, un changement du dispositif Arenh. Celui-ci force en effet EDF à vendre son électricité produite du nucléaire à des prix plus bas que le prix du marché à ses concurrents. Pour Bruno Le Maire, “ Aujourd’hui, EDF va dans le mur, si nous ne sommes pas capables de lui donner les moyens d’investir”. Des arguments qui ne prennent pas chez les syndicats, organisant d’ores et déjà une nouvelle journée de mobilisation le 26 janvier.