Londres s’oppose à Pékin sur la situation des Ouïghours

Le travail forcé des Ouïghours, communauté musulmane en Chine dont on estime qu’environ 1 million d’individus sont actuellement détenus dans des camps “d’internement” et de “rééducation politique”, fait aujourd’hui réagir la diplomatie internationale, et notamment celle du Royaume-Uni. Londres a ainsi annoncé une salve de mesures interdisant l’importation et l’exportation de produits issus de ce travail forcé ou y participant, visant à provoquer des changements dans le traitement de cette communauté par Pékin. 

Après les critiques acerbes du gouvernement britannique à l’encontre de la reprise d’Hong Kong par la Chine ainsi que l’exclusion de Huawei de son réseau 5G, c’est dans le cadre de tensions déjà existantes avec Pékin que le ministre des Affaires étrangères Dominic Raab a annoncé la position de son gouvernement au sujet des Ouïghours. 

“Nous devons nous assurer que les produits que nous achetons au supermarché ne proviennent pas de ces camps”, a t-il déclaré, ajoutant que les mesures visaient à ce que “les entreprises britanniques ne participent pas aux chaînes d’approvisionnement qui mènent jusqu’aux portails des camps d’internement dans le Xinjiang”. Un ensemble de déclarations qui a fait réagir Zhang Jun, ambassadeur de Pékin à l’ONU, qui a décrété que Londres devrait “cesser de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine”.

Un premier pas diplomatique suivi de près

D’autres gouvernements se disent sensibles au sort du peuple Ouïghour, qui comprend 11 millions d’habitants dans la région du Xinjiang, et qui subit, d’après le nouveau Président des Etats-Unis et le secrétaire d’Etat sortant Mike Pompeo, un véritable “génocide”. 

En effet, malgré le ferme démenti du gouvernement chinois sur ces accusations, Washington a notamment annoncé, le lendemain des déclarations du Royaume-Uni, l’interdiction de l’importation de l’ensemble des produits contenant des fibres de coton provenant du Xinjiang. Et ce en dépit de la perte de 9 milliards de dollars que cette décision entraînera par an. Ce fut ensuite au tour du Canada d’annoncer l’interdiction d’importation “des biens issus en tout ou en partie du travail forcé”. A voir si les sanctions de trois pays permettra une amélioration notable de la situation de ce peuple opprimé et si d’autres pays les suivront, en particulier du côté européen, alors même que des négociations commerciales de haut niveau se tiennent avec l’Empire du Milieu.