Les enquêteurs de l’OMS arrivent en Chine cette semaine pour identifier les origines de l’épidémie de Covid-19

Pour déterminer l’origine du coronavirus, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) envoie ce jeudi une équipe d’experts en Chine. Une mission qui s’avère d’ores et déjà fastidieuse alors que les premières traces d’infection semblent lointaines. 

Comment le virus a-t-il pu muter pour passer de la chauve-souris à l’homme ? C’est à cette question que l’équipe d’experts, composée de dix scientifiques, devra répondre après cinq à six semaines d’enquête sur le sol chinois. Si le sujet reste source de tensions pour Pékin, le Parti communiste espère ainsi faire taire les suspicions outre-Atlantique. 

Une visite très sensible pour Pékin

Alors que la pandémie a fait plus de 1,9 million de victimes dans le monde selon le comptage de l’université Johns Hopkins, cette visite représente un enjeu diplomatique majeur pour Pékin qui ne souhaite pas être jugée première responsable. Les experts, qui devaient initialement amorcer l’enquête la semaine dernière, se sont vus refuser au dernier moment l’accès au territoire. Un coup dur pour le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui n’a pas caché sa déception : « Je suis très déçu de cette nouvelle, étant donné que deux membres avaient déjà commencé leur voyage à la dernière minute ». Une « enquête conjointe » a ainsi été décidée par la direction chinoise « à partir du 14 janvier ». A leur arrivée, les enquêteurs seront placés en quarantaine.

Pékin sème le doute

Identifiée en premier lieu dans un marché de Wuhan où des animaux vivants étaient vendus, l’origine du virus semblait déjà être connue de tous. Depuis, le Parti communiste ne cesse de semer le doute et d’entretenir la défiance, notamment avec la condamnation de plusieurs journalistes dont Zhang Zhan, qui avait diffusé des images de la mise en quarantaine de Wuhan. Donald Trump avait quant à lui accusé un laboratoire chinois d’être à l’origine du virus.

D’autres demandes d’enquête indépendante ont été écartées par la Chine. L’Australie avait notamment fait la demande à plusieurs reprises, entraînant l’application de sanctions commerciales de la part de la Chine. Pour l’heure, il faudra attendre le compte-rendu des experts de l’OMS afin de faire toute la lumière sur cette enquête.