Le rythme de la vaccination anti-Covid en Israël impressionne à travers le monde
Après plusieurs mois de déboires dans la gestion du virus et trois confinement successifs, Israel veut donner une leçon d’efficacité au reste du monde grâce à sa campagne de vaccination. Avec plus d’un million de personnes ayant déjà reçu la première dose, soit environ 13% de la population, le Premier Ministre Benjamin Netanyahou peut se satisfaire de ce bilan encourageant à deux mois des prochaines élections législatives.
Derrière cette campagne de vaccination menée tambour battant, se cache le spectre de l’élection législative du 23 mars à l’occasion de laquelle Benjamin Netanyahou remettra en jeu son mandat qui court maintenant depuis plus de 10 ans.
Une vaccination au rythme effréné
Avec 300 centres déployés à travers tout le pays, y compris dans la zone occupée de Jérusalem Est, l’Etat hébreu a mis en oeuvre de grands moyens pour que toute sa population ait accès rapidement au vaccin, en débutant comme c’est le cas ailleurs par les personnes les plus fragiles et les soignants. Fort d’un stock qui s’élèverait à près de 8 millions de doses, le gouvernement israélien prévoit de vacciner la moitié du pays dans les tout prochains mois.
De 8 heures à 22 heures, des flots ininterrompus de patients se pressent pour recevoir la première dose du vaccin, sans rendez-vous, tous les jours de la semaine y compris le samedi, jour habituellement chômé en Israel. Cette affluence importante permet une gestion optimale des précieuses doses qui nécessitent d’être utilisées dans les 5 jours suivant leur sortie du congélateur. Les communautés les plus religieuses de Juifs orthodoxes qui, lors des premiers confinements, refusaient pour la plupart de se plier aux recommandations sanitaires, ont cette fois-ci joué le jeu en incitant les croyants à se faire vacciner.
Une campagne de vaccination bien menée à l’approche des élections
Le succès apparent de cette campagne de vaccination s’explique également par une importante volonté politique du Premier Ministre Benjamin Netanyahou qui compte assurer sa réélection lors du scrutin du 23 mars, le quatrième en deux ans. Le Premier Ministre a bien conscience qu’une campagne de vaccination menée avec succès pourrait occulter en partie son bilan en demi teinte ainsi que l’affaire de corruption dans laquelle il est personnellement impliqué. Bien que la gauche paraisse actuellement ne pas être une menace, c’est bien du sein de la droite que le danger pourrait survenir. La défection récente de son ancien ministre Gideon Saar pourrait bien être celle de trop qui serait en mesure de faire basculer la majorité à la Knesset vers un candidat plus rassembleur.