Brexit : le Royaume-Uni et la Turquie ont conclu un accord commercial

L’entrée en vigueur du Brexit au Royaume Uni sonnant la fin des accords commerciaux avec les pays extérieurs à l’Union, Londres s’empresse depuis plusieurs mois de sceller de nouveaux accords commerciaux afin de conserver un bon niveau d’exportation en se prémunissant d’une hausse des tarifs douaniers.

Ankara, de plus en plus en situation d’isolement en raison de tensions avec les alliés de l’OTAN, en particulier la France, s’est empressée de se rapprocher de la Grande Bretagne pour signer un accord garantissant des tarifs préférentiels aux Britanniques.

Liz Truss, la Ministre du commerce international du Royaume-Uni et son homologue turc Rushar Pekcan ont finalisé la rédaction d’un document contenant l’instauration de tarifs douaniers préférentiels pour les 7 600 entreprises du Royaume-Uni ayant exporté vers la Turquie en 2019. Cet accord permettra notamment de «protéger les chaînes d’approvisionnement dans les secteurs automobiles et manufacturiers» et en particulier les matériaux envoyés par Ford en Turquie pour la construction de véhicules utilitaires à destination de l’Angleterre.

Un accord au bénéfice mutuel des deux pays ?

Les deux pays ont beaucoup a gagner à signer un accord de la sorte dans la mesure où chacun se trouve actuellement dans une situation peu idéale d’un point de vue commercial. Le Royaume-Uni s’apprête à connaître une situation inédite avec l’entrée en vigueur du Brexit, bien qu’un accord ait été trouvé avec l’UE, tandis que la Turquie paie le prix de ses interventions unilatérales au Moyen Orient.

Cet accord, salvateur pour la Turquie mal en point économiquement a été qualifié par le Président Recep Tayyip Erdogan, d’«accord le plus important depuis l’accord pour l’union douanière» avec l’UE, signé en 1995. Il semblerait que cet arrangement ne soit que le premier pas d’une entente plus large entre les deux pays, à l’image des autres conventions signées par Londres avec plus de 62 pays prolongeant les règlements commerciaux instaurés par l’Union Européenne. Soucieux de remporter son pari du Brexit, Boris Johnson affiche clairement son ambition de mener une politique commerciale offensive, et ce en dépit des dissensions diplomatiques qui règnent entre la Turquie et les reste de l’OTAN.