La Russie bannie des compétitions sportives internationales en 2021 et 2022

Le jeudi 17 décembre dernier, le Tribunal Arbitral du Sport a rendu une décision condamnant la Russie à deux ans d’exclusion des compétitions sportives internationales pour des pratiques généralisées de dopage entre 2011 et 2015. Cette décision n’empêchera pas cependant les athlètes de nationalité russe de prendre part à de grandes compétitions comme les JO de Tokyo, mais ils devront concourir de manière individuelle sous bannière neutre.

Derrière la décision prise par le Tribunal Arbitral du Sport se cache une décision éminemment politique qui dépasse le simple cadre du sport.

La mise en lumière de techniques de dopage institutionnalisées

L’enquête, qui a suivi les dénonciations du lanceur d’alerte russe Grigory Rodchenkov deux ans après les JO de Sotchi en 2014, a permis de faire ressortir des procédés de dopage généralisés entre 2011 et 2015 avec l’aide d’organes d’Etat au rang desquels figure le FSB, service fédéral de sécurité russe. Mettant en place une méthode ingénieuse faisant appel à de faux plombiers, des agents du Gouvernement se sont infiltrés dans les laboratoires de contrôles afin de procéder au remplacement des urines compromettantes par des échantillons propres récoltés préalablement. La découverte de cette dissimulation a provoqué la colère de l’Agence Mondiale Antidopage qui s’est saisie de l’affaire et a requis 4 ans d’exclusion contre les athlètes russes.

Une décision à caractère politique

Le sport est indéniablement lié au politique, dans la mesure ou celui-ci participe au rayonnement international de chaque pays, ses enjeux dépassent largement ceux d’une compétition entre athlètes de haut niveau. Les succès d’un pays dans une compétition de grande envergure comme les Jeux Olympiques ou un championnat du monde contribue évidemment à son soft power et cette dimension stratégique a bien été prise en compte dans la décision rendue par le Tribunal arbitral du Sport.

La décision que vient de rendre le TAS vise davantage la Russie que ses athlètes dans la mesure où ces derniers auront le droit de concourir aux différentes compétitions internationales, mais sans afficher de bannière et sans hymne national en cas de victoire. Les officiels ne seront pas non plus admis en tribune, y compris le Président Vladimir Poutine. Cette décision forte épargnant les sportifs a pour but « d’encourager la prochaine génération d’athlètes russes à participer à un sport international propre ». Le flou demeure cependant au sujet des sports collectifs et notamment de la participation de l’équipe russe à la coupe du monde de football qui se déroulera au Qatar à partir de novembre 2022.